Résumé: Au nom du plaisir.
Les mercenaires de l'expédition Arcadia ont tenté d'éliminer les autochtones croisés sur leur route. Mais, pris d'une subite crise de démence collective, ils se sont finalement tous entretués. Les dézingueurs se sont dézingués et le convoi poursuit sa route. La débâcle est annoncée. Un virus se répand dans les rangs, plus de la moitié des hommes sont morts et, il faut bien le constater, ni trésors, ni indices concernant les précédentes expéditions n'ont été trouvés... Ishoa garde foi en son instinct qui le pousse à persévérer. C'est ce même instinct qui l'invitera à suivre un étrange personnage à travers les plaines désertiques d'Arcadia. Quelles réponses trouvera-t-il au bout du chemin ?Lettre d'amour au space opera et à la ligne éditoriale décomplexée des meilleurs instants de Métal Hurlant, Amen est un exutoire graphique et narratif signé Georges Bess. Il y livre une intrigue jouissive de pure science-fiction où s'entrechoquent délires fanatiques, complots politiques, violence et réflexion sociale.
L
es représentants de la Très Sainte Inquisition ne sont plus, comme les mercenaires recrutés par la Coalition. Il ne reste qu’Ishoa et Maki ! Enfin presque, car ce serait faire abstraction de ceux et celles qui habitent cette planète sans pitié pour quiconque n’y vient pas paré des meilleures intentions…
Sur un registre davantage introspectif que dans La précession des équinoxes , Georges Bess pousse Ishoa à la recherche de Kurtz comme Coppola lançait Martin Sheen sur les traces de Marlon Brando. Toutefois, le parallèle s’arrête là, car l’émissaire de Sir Walter Raleigh va, sans le savoir encore, vers une forme de plénitude ce qui n’était pas vraiment le cas du Capitaine Willard !
Kurtz, là où rêvent les étoiles est l’occasion d’une énième réflexion sur la nature de l’Homme et sur les alternatives qui lui seraient permises. Vendu initialement pour une lettre d'amour au space opera et à la ligne éditoriale décomplexée digne des meilleurs instants de Métal Hurlant, ce diptyque, avec ce second opus, ne peut cependant s’empêcher de sombrer dans l’exercice de thérapie primale.
Si Amen se veut porteur d’un message profondément humaniste, ce dernier développe un mysticisme pour le moins déconcertant… qui en ferait finalement oublier la maîtrise graphique dont peut faire preuve Georges Bess.