Le 25/05/2021 à 11:33:40
Une histoire de colonisation qui pourrait avoir des airs de déjà vu mais qui, grâce au grain de folie de Georges Bess, suscite l'intérêt et le plaisir. Personnages aux bonnes gueules cassées, dialogues grossiers et ciselés, décors imaginaires sur une planète hostile... la recette est jouissive. Et au delà d'un scénario simplet, c'est tout un univers atypique et plaisant que l'on retrouve. Le très beau graphisme appuyé de très belles couleurs et de subtils jeux de lumières, donne de superbes planches qui se complètement parfaitement bien avec l'histoire. J'ai juste eu un peu de mal a différencier les différents personnages, leurs noms, leur races et leur rôles, car il y a beaucoup de monde au sein de l'expédition. Mais après une seconde lecture, tout est parfaitement identifiable. Je lirai avec plaisir le second tome qui s'annonce déjà encore plus énigmatique, et plus barré que celui-ci.Le 03/04/2021 à 21:03:42
Un premier tome qui pose le contexte avec malheureusement un air de déjà lu et relu côté scénario. Une delegation d'une civilisation avancée et religieuse débarque sur une planète primitive à la recherche de l'armée absolue, accompagnée par une bande de mercenaires qui tire sur tout ce qui bouge... On a déjà vu plus original. Il ne se passe pas grand chose pendant ces 62 pages, on s'ennuie et on reste un peu sur notre faim. A lire pour les dessins surtout. Espérons que le second tome relève le niveau de ce diptyque.Le 24/03/2021 à 18:58:24
En 2019, Georges Bess arrive avec une adaptation de Dracula qui se démarque par sa grande qualité graphique et la justesse de sa narration. Il laisse sa trace en 2019 avec cette BD. BD qui est reconnue et appréciée par ses pairs comme par les lecteurs et lectrices. En 2021, l'artiste revient avec le premier tome de Amen. Il délaisse le trait fin, réaliste de Dracula pour arriver avec une approche déjantée, caricaturale dans ce qui se veut une adaptation libre d’Au cœur des ténèbres. Mais c’est avant tout une réaction à l’attentat de Charlie Hebdo qui a eu lieu en 2015. Par cette série, Georges Bess dénonce la folie meurtrière de la religion et des extrémistes dans leur débordement barbare. Une série donc très personnelle qui peut paraître grosse, exagérée mais qui démontre une profondeur monstrueuse. Le choix de prendre l’histoire d’Au cœur des ténèbres et de l'exporter dans un contexte de Space opera n’est pas anodin et d’y coller une palette graphique caricaturale, drôle, bouffonne n’est pas non plus le fruit du hasard. Par ce fait l’auteur réussit à désamorcer les propos durs de son histoire en la rendant plus abordable. Tout cela sans dénaturer son message qui se veut très critique. Nous sommes donc dans l’espace et peu de choses ont changé. L’humanité, dirigée par une faction religieuse, essaie d’apporter la lumière divine aux habitants à grand coup de plasma et de je t’aime! Tout cela, mené par l’inquisition qui se donne sans compter dans cette approche du partage de leur parole. C’est grinçant et peu subtil mais ça fonctionne car l’auteur réussit à rendre aucun de ses personnages sympathiques. Ils sont tous exagérés dans leur physique comme dans leur psychologie. Et c’est voulu! De plus, il insère une touche d’humour noir qui fait grincer nos dents! Georges Bess est un dessinateur extraordinaire. Il est capable de tout faire. Ici, il s’amuse comme un petit fou et cela paraît! Décors fabuleux, personnages absolument horribles dans tout leur être. Luxueuse faune et flore peuplent le monde perdu sur lequel l’histoire se déroule. C’est une beauté titanesque ces planches de Amen! Il réussit à les charger de détails incroyables qui demandent plus qu’une lecture pour en saisir toute la profondeur. Secondé par les couleurs de Josie De Rosa qui s’éclate tout autant que l’artiste avec ses palettes de couleurs éclatantes et riches pour les planètes mais froide et glaciale pour les décors de science-fiction. C’est donc un sans-faute de Georges Bess et de Josie De Rosa. Lire Amen c’est comme un voyage dans le temps dans une époque où la BD explosait tout en gardant son côté sérieux. L’époque des Métal Hurlant, des Mad, des Heavy Metal, de l’Incal. L’époque qui a éclaté le neuvième art. C’est aussi de retrouver le Georges Bess lors de ces collaborations avec Jodo. Dans une BD où rien n’est laissé au hasard. Une BD où l’artiste s’amuse comme un fou avec un sujet extrêmement sérieux et grave. Et sans dénaturer cette gravité, il nous offre une histoire actuelle et universelle qui a un petit côté fataliste car plus ça change, plus c’est pareil. Un premier tome qui donne une folle envie de lire la suite! Une grande réussite pour un immense artiste du neuvième art.BDGest 2014 - Tous droits réservés