Résumé: Bibi est l'archétype de l'adolescent banal. Il n'est pas réceptif à l'autorité parentale, n'écoute pas ses enseignants et ne rêve que de sortir avec une fille.
Mais ce qui le différencie des autres, c'est son imagination. Sa vie quotidienne peut alors devenir un film de science-fiction lorsqu'il imagine ses professeurs se transformer en monstres.
Q
ui a laissé le bordel à la cuisine ? Qui n’a pas rangé sa chambre ? Qui n’en fout pas une rame à l’école ? Qui ferait mieux de se taire ? C’est Bibi et encore Bibi. C’est toujours Bibi… Et il vous dit zut ! Lâchez-lui donc la grappe. Faites comme s’il n’était pas là et occupez-vous plutôt de vos vies !
Après les classes privilégiées (La planète des riches ) et les défis éthiques de la conquête spatiale (Cosmik Roger), MO/CDM continue sa grande fresque sociétale avec The amazing Bibi. Cette nouvelle série met en scène un ado lambda (pour ne pas dire bêta) dans sa lutte pour tenter de donner du sens au monde et à ses crises d’hormones. Croulant sur le poids des affres propres à son âge, celui-ci s’échappe dans un imaginaire nourri de SF carton pâte. Dans les faits, le scénariste raconte les anecdotes classiques de l’adolescence (l’autorité, les filles, le lycée, etc.) en les passant à la moulinette en mode délire XXL. Taquin, il n’oublie pas d’ aligner également les parents et les professeurs en les plaçant face à leurs ambiguïtés respectives. L’ensemble est amusant, mais terriblement brouillon et, plus grave, rarement original.
Les envolées graphiques remplies de monstres galactiques dégoulinants illustrent bien l’état d’esprit du héros. Malheureusement, la confusion du jeune homme semble avoir contaminé la plume du dessinateur et certaines planches s’avèrent peu lisibles. Si le but visait de recréer le chaos existentiel d’un cerveau de seize ans, la mission est accomplie. Par contre, au niveau plaisir de lecture et franche rigolade, le résultat se révèle nettement moins probant.
Malgré un emballage baroque et farfelu, les rêveries du malheureux Bibi se montrent guère extravagantes. Le passage à l’âge adulte : c’est dur pour tout le monde et il faut que ça se passe.