Résumé: L’amour des montagnes ! Août 1927. Cest la fête à Saint-Christophe-en-Oisans, dans lIsère : il y a 50 ans que la Meije, sommet mythique, a été vaincue par le guide Gaspard et son équipée, damant le pion à une cordée anglaise. Ce que tout le monde avait ignoré, cest quun des Anglais était resté au point de départ pour les beaux yeux de linstitutrice... Il avait ensuite tenté de rejoindre le groupe et avait disparu dans la tourmente. Cinquante ans plus tard, quelques jeunes gens ont décidé de renouveler l'aventure. Ce quils vont découvrir dans le glacier va faire ressurgir des évènements que Louise linstitutrice, vieille dame à présent, croyait appartenir à son passé Fabien Lacaf et Nelly Moriquand mettent en scène une romance aux débuts de lalpinisme, et en profitent pour représenter les magnifiques sommets de lOisans
D
u haut de ses presque quatre mille mètres, la Meije domine le bassin de l'Oisans en bordure nord-ouest du massif des Écrins. Ce sommet emblématique de la région – il a été le dernier à avoir été conquis -, reste à ce jour une des ascensions les plus difficiles des Alpes françaises.
Réalisé en étroite collaboration avec la Communauté de Communes de l'Oisans, Gaspard de la Meije et les sources de l'alpinisme se lit avant tout comme une invitation à découvrir l'histoire et le patrimoine de ce très beau territoire. Comme ils l'ont déjà fait dans L'Alpe d'Huez ou Il était une fois le Carlton, Nelly Moriquand et Fabien Lacaf se sont fait plus ethnologues que conteurs. En effet, la timide intrigue n'est vraiment là que pour servir de support à un minutieux exposé sur les us et coutumes des habitants de la vallée. Heureusement pour le lecteur, les auteurs évitent une récitation de manuel scolaire et arrivent avec un brio certain à redonner vie à ces acteurs du passé. Le résultat est frais, élégant et précis.
Là où Cosey avait, dans le grandiose À la recherche de Peter Pan, offert un opus mêlant lyrisme et romantisme sur fond de raccards valaisans, Lacaf préfère une approche plus naturaliste avec une description graphique quasiment scientifique. Le rendu est néanmoins très convaincant car le dessinateur a su varier ses choix picturaux (les pages tirées du « carnet de route » d'Edward par exemple). Il ne manque que quelques grandes compositions pleines pages pour parachever l'ensemble. La montagne est affaire d'espace et, dans le cas présent, certaines planches auraient gagné à s'ouvrir avec quelques panoramas majestueux.
Très intéressante reconstitution historique, Les amants de l'Oisans est à recommander à tous les bédéphiles alpinistes.