Résumé: Amalia est au bord du burn-out. Dans sa famille, où elle s'occupe de sa fille Lili, 4 ans et subit sa belle-fille Nora, 17 ans, ça crie et ça claque les portes, sans répit. Dans l'entreprise où elle est coach, on parle rentabilité, process', elle perd le sens de ce qu'elle fait. Dans les campagnes alentours, elle voit la terre épuisée par la pollution et à la radio, les nouvelles du monde sont loin d'être rassérénantes.
Alors Amalia fatigue et s'épuise, Amalia craque.
A
malia est Team leader chez Horizon Gestion ; elle est également la belle-mère de Nora qui se cherche un avenir comme influenceuse ; la femme de Karim, boulanger... industriel ; enfin, la mère de Lili, une adorable petite hyperactive de quatre ans. Amalia a des journées fatigantes mais qui manquent peut-être de sens ?
Avec Idéal standard, Aude Picault s'était essayée aux états d'âme d'une trentenaire célibataire, sur Amalia, elle s'inscrit dans une forme de continuité avec, cette fois-ci, le burn-out de la quarantaine...
Pétri de bons sentiments et... de lieux communs, l'album en vient toutefois à frôler la caricature sociale au risque de décrédibiliser fortement le propos initial. Si les questions posées au travers de cette tragicomédie renvoient probablement certains lecteurs à leurs propres interrogations existentielles, Aude Picault en offre un traitement trop manichéen pour ne pas en devenir réducteur. À titre d'exemple, s'il est facile de dépeindre un industriel de la boulangerie comme une personne machiavélique éprise de profit (ce qu'il est peut-être !), pourquoi, en parallèle, ne s'inquiète-t-on pas de savoir à quels desseins il utilise des colorants, des exhausteurs de goût et autres adjuvants ? Tout bonnement parce que sans... le consommateur lambda ne voudrait pas de ses produits ! Par ailleurs, poser l'individu en victime de la société, c'est oublier que quelque part l'individu fait aussi la société, ne serait-ce que par sa passivité! Ce faisant, Aude Picault se focalise sur l'universalité de la vie de son héroïne, au point d'omettre que la rationalité de l'acteur, comme disent les sociologues, est limitée... et s'obstine dans un happy end à la naïveté désarmante !
Si l'intention est là, la manière pèche dans l'excès. La partition graphique devient anecdotique et ne retiendra pas l'attention par son esthétique. ln fine , n'aurait-il pas été plus pertinent de s'adonner à davantage de nuances et de profondeur afin d'éviter de laisser à penser que le bonheur est uniquement dans le pré ou dans le for intérieur... C'est à se demander comment ceux qui ne possèdent pas de voiture pour partir à la campagne le week-end ou qui ne peuvent s'offrir un coach mental accèdent à la félicité et à l'alacrité ?
Les avis
Eric DEMAISON
Le 30/09/2022 à 14:17:48
Le désarroi d'une femme d'aujourd'hui, mère, belle-mère, épouse, employée dans un univers stressant fait de rythme et de craintes environnementales.
Peut être qu'à aborder trop de thèmes, cela devient un peu caricatural. Même si le ton est léger et non pesant, ce qui est bien, j'ai eu du mal à faire corps avec cette héroïne. Le récit aurait certainement gagné à être plus concis et plus comique ou plus basé sur la dérision.
Lecture plaisante mais pas un grand souvenir in fine.