Le 18/02/2024 à 20:10:30
Avis pour l’ensemble de la série : C’est à tous points de vue excellent ! C’est aussi plaisant à lire, et à y revenir, car ce sont des dizaines d’histoires courtes que l’on peut intercaler entre d’autres lectures (pour éviter l’effet de désintérêt et de répétition). La claque graphique est réelle, du début à la fin. Ce monde dépeint est criant de réalisme, on se croit vraiment avec notre héros dans l’Amérique du Sud juste conquise par les espagnols. C’est beau et sale à la fois, plein de mystères, on sent la jungle et les montagnes terrifiantes et magnifiques à la fois. Les visages sont limite caricaturaux, tout en étant soignés et affolants de réalisme. Du Breccia quoi ! L’ensemble des 3 albums montre le changement d’orientation scénaristique : au début nous sommes plutôt dans le concret et l’aventure, Alvar Mayor servant de guide à des aventuriers et explorateurs en quête de richesses ou merveilles. Les histoires ont des constructions assez semblables de manière générale, et se finissent soit mal soit de manière inattendue. Il y a beaucoup d’ironie ou de philosophie dans ces histoires, on se moque énormément de l’être humain en général. Plus on avance dans les albums et plus l’aspect onirique et philosophique prend le pas, avec l’ironie qui se fait plus mordante. Les histoires parlent d’avantage des rêves, de choses absurdes ou fantasmées, et c’est à ce moment là pour moi que ça devient un poil moins intéressant. Le titre du 3e album est du coup parfaitement choisi (la réalité des songes). Les trois titres sont parfaits pour montrer cette évolution de ton : - les cités légendaires (1) : on est plus dans la quête de ces cités censées être en or, avec trésor ou fontaines de jouvence, etc. - l’origine des mythes (2) : on est toujours dans les recherches précédentes mais on bascule lentement dans l’onirisme Et pour finir avec le 3e album on est clairement dans le songe, la rêverie. En bref : excellentes lectures, dessins N&B méticuleux et soignés, ambiances incroyables, personnages bien décrits (qu’ils soient attachants ou répugnants, ils sont toujours bien campés), planches époustouflantes au niveau des découvertes d’Alvar Mayor, et quelques belles réflexion sur la bêtise et la noirceur humaine (ou parfois, la beauté). Pas mal de dénonciation aussi de ces conquêtes et brutalités espagnoles envers les autochtones. Je ne peux que vivement conseiller cette lecture :)BDGest 2014 - Tous droits réservés