Résumé: "L’Alter Ego raconte le quotidien jour après jour de Martin et sa relation compliquée avec la mystérieuse Alice, qui l’encourage à concrétiser ses rêves de cinéaste frustré. Son grand projet est de réaliser un Giallo, thriller érotico-gore popularisé dans les années 70 et dans la lignée de certaines œuvres maitresses d’Hitchcock. Mais Alice a des secrets et leur histoire prend un tournant inattendu… Ce roman graphique se présente comme une métaphore sur les relations de couple et les rapports avec l’Autre. Ce récit au graphisme efficace et monochrome est avant tout une ode, une lettre d'amour, au cinéma de genre des années 70-80. Une chronique fantasmagorique, teintée de visions psychédéliques percutant la réalité du quotidien de plein fouet, révélant la part sombre qui sommeille en chacun de nous."
M
artin vient de se faire larguer. Sur un réseau social, il rencontre la mystérieuse Alice. D’un tempérament contrôlant, elle le pousse à abandonner son boulot de concepteur de vidéos promotionnelles pour reprendre sa carrière de cinéaste. Les choses vont très vite et un investisseur accepte de financer L’ultime battement d’ailes de tes sombres désirs, un thriller érotico-gore dont le texte dormait dans ses tiroirs depuis plusieurs années. La réalité finit par dépasser la fiction et les morts étranges se multiplient dans l’entourage de l’homme. Sa fille, Hélène, essaie de comprendre. L’alter ego constitue la première incursion d’Artus films dans le neuvième art.
Le scénario, écrit à quatre mains par Näamlock et Monsieur K., s’inscrit dans l’esprit des films de genre avec au menu des espions, du mystère, des meurtres et des monstres horrifiants. La trame apparaît par moments déroutante et le lecteur ne sait trop si une séquence présente le réel, le rêve ou si elle est tirée de la production cinématographique. Petit à petit, les éléments se mettent cependant en place et tout devient limpide. Un changement de protagoniste au milieu de l’album est une astuce intéressante qui se révèle en totale adéquation avec l’énigme.
Le duo relève par ailleurs le défi de s’imposer une importante contrainte formelle : chaque vignette correspond à une scène et chacune est liée à une journée de cette histoire dont l’action s’étend sur neuf mois, et ce n’est certainement pas une coïncidence. Bien que l’ellipse soit omniprésente, la narration conserve sa fluidité et sa cohérence. La rapidité avec laquelle le réalisateur, sans réelle expérience, arrive à monter son projet est toutefois moins crédible.
Aux pinceaux, Monsieur K. propose un dessin à la fois basique et chargé. Les illustrations faisant pleinement partie du conte, il est préférable de prêter attention aux détails, particulièrement aux affiches décorant les murs.
Un sympathique roman d’angoisse, bien construit et scénarisé.
Les avis
Moody
Le 19/10/2021 à 20:59:45
Pour avoir eu la chance de découvrir l'intégralité du récit en ligne officiellement et planches après planches en un rythme régulier, quel plaisir de voir cette histoire originale et prenante enfin reliée. La redécouvrir aura certainement la même saveur, même si, comme à l'époque des séries par rapport à maintenant, le risque sera de "binge-reader" ! Une œuvre à l'ambiance délicieusement pesante, qui reste à l'esprit bien après la lecture et encore depuis.
Krapic29
Le 19/10/2021 à 18:14:40
Je vous invite à en lire le moins possible pour apprécier au mieux cette œuvre afin de ne pas vous léser dans la lecture de cette histoire. Regarder plutôt cet entrevue avec les 2 auteurs https://youtu.be/wHuxFoRNSZc