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vec Alix, Jacques Martin a bâti une œuvre originale et unique, véritable référence pour les amateurs de bande dessinée historique. Avec Les voyages d’Alix, le lecteur est invité à partager sa passion pour l'Histoire de l'Antiquité, en la rejouant comme une grande aventure au présent. Comme pour les autres séries du célèbre auteur, l’éditeur semble bien décidé à poursuivre l’entreprise, conviant différents scénaristes et dessinateurs à se succéder au fil des ouvrages. Ici, c’est Pascal Davoz et Wyllow qui s’attachent à reconstituer la bataille d’Alesia qui mit fin à la Guerre des Gaules. Si le ton didactique est bien présent, le récit ne parvient jamais à dépasser la froide et clinique reconstitution des opérations, les personnages s’effaçant devant les événements. Le dessin contribue également à cette sensation de détachement. Respectueux du modèle du créateur de la série, il n’en possède pas l’éclat. Seule demeure une certaine rigidité, sans que la mise en scène ne parvienne à compenser cet aspect figé en insufflant un vrai souffle épique à cette épopée martiale. La colorisation fonctionnelle n’apporte rien.
Si la série se poursuit et atteint le très honorable chiffre de trente-neuf tomes, c’est qu’elle garde encore des fans. Cet opus sérieux, mais peu enthousiasmant, s’adresse sans doute à eux seuls.