A
vec sa tête végétale truffée d’yeux ovales tous noirs, Luis a une bonne face d’alien. Est-ce la raison pour laquelle sa vie est à ce point terne et dénuée de relations sociales ? Ses rapports avec les filles sont presque inexistants, la faute à une timidité quasi maladive, son avenir de dessinateur est des plus flous et ses amis… indifférents, voire absents.
Le souci avec l’accumulation de strips d’une bande, c’est qu’ils n’ont justement pas été créés pour se retrouver dans un recueil. Pedro Mancini est un auteur argentin qui met en scène épisodiquement sur sa page Facebook, depuis 2013, ce faux double aux allures d’extraterrestre. Faux double ? Pas tant que ça… Un artiste n’est-il pas quelqu’un qui vit sur une autre planète ? Son image de loser un peu asocial n’est-elle pas ancrée dans la société ? Les saynètes sans chute, un peu à la façon de Lewis Trondheim, s’enchaînent sans réel fil conducteur. Le trait figé n’est troublé que par les mouvements de tête de Luis qui concluent la plupart des gags. Il y a certes quelques sourires découlant de situations cocasses mais la perplexité reste trop souvent de mise.
Album à découvrir et à lire à dose homéopathique accompagné, pour les plus courageux, de « SOS d’un terrien - ou alien, ça fonctionne aussi - en détresse » en fond sonore.