Résumé: Au pays des singes, on n’est pas plus raisonnable qu’au pays des merveilles… L'accident bête : en courant après le Lapin Blanc, Alice a pris une noix de coco sur la tête. Sonnée par le choc, elle tombe dans un trou, et émerge en plein milieu de la jungle ! La pauvre est complètement paumée, et ses ennuis ne sont pas finis : tous les singes qu'elle croise la prennent pour Tarzan Heureusement, Eddy le mandrill finit par la croire, et la prévient : il faut qu'elle déguerpisse fissa, pour éviter les dents du tigre ! Ce dernier est en effet devenu Seigneur officiel de la jungle depuis le départ de lHomme-Singe. Mais retourner d'où elle vient ne va pas être de la tarte, puisque l'arbre dont elle a émergé a déjà pris la poudre d'escampette Tebo débride son imagination, et nous emmène dans une jungle absurde et hilarante, peuplée de personnages à contre-emploi et complètement déjantés ! Le dessin impeccable de son camarade de délire Keramidas fait de cet album une fable tout public des plus mémorables.
A
lice a un problème ! Elle n’est plus au pays des Merveilles et elle se retrouve amnésique au pays des Singes. Le pire, c’est que tous les primates la prennent pour Tarzan ce qui, il faut bien l’avouer, est quelque peu vexant. Heureusement qu’Eddy le mandrill est là et que, grand cœur, il décide d’aider la gamine à regagner ses pénates. Car la pauvre, complètement paumée au milieu de la jungle, risque de finir en hors-d’œuvre pour tigres.
Loin d’être une simple parodie d’Alice au pays des Merveilles, l’album de Tebo et de Nicolas Keramidas possède quelque chose de subversif et de savoureux, notamment dans la manière dont il égratigne la pauvre héroïne. Chiante à souhait, niaise à en devenir nunuche, rien ne lui est épargné. De la désobligeance des singes qui la prennent pour Tarzan - faut dire que pour eux tous les humains sont des tarzans - aux crottes de nez d’Eddy, la fillette affronte avec une naïveté suspecte les dangers séculiers de la jungle (marais, fleur carnivore, éboulement…) pour finir boulotée par un tigre danseur transformé en passeur vivant ! Il faut suivre …
Sur ce coup, les deux auteurs se sont visiblement lâchés, en laissant libre cours à une interprétation déjantée des rêveries de Lewis Carroll et en perpétuant, à leur manière, les pérégrinations de la donzelle. À mi-chemin entre le conte illustré pour enfants et la bande dessinée pour plus grands, cet album - avec sa galerie d’animaux abracadabrantesques et loufoques au possible - possède un côté transgénérationnel des plus sympathiques. L’humour potache de Tebo – qui visiblement se retient - allié à la naïveté et au foisonnement du dessin de Keramidas forment un cocktail désopilant, qui se lit avec un plaisir régressif.