Résumé: Enfant trouvé, Åkki doit convaincre son clan d’adoption de quitter le village pour survivre. Un fascinant voyage vers l’inconnu au cœur des toundras glacées de la préhistoire…
Terré dans des huttes balayées par un vent glacé, le clan des steppes se meurt. Les troupeaux jadis si nombreux ont disparu. La faim tenaille les membres du clan.
Åkki, orphelin malicieux et intrépide, croit fermement la prédiction de la vieille chamane, Olma : pour survivre, il faut quitter la steppe et trouver la vallée des marmottes, dont les eaux foisonnent de poissons. Mais le clan s’y oppose, les chasseurs ne mangent pas de poisson !
Åkki et Olma partent alors seuls, décidés à affronter tous les dangers, à relever tous les défis pour sauver le clan…
L
es temps changent dans le grand nord. Les rennes, qui se faisaient rares depuis quelques saisons, semblent avoir définitivement quitté les steppes. Alors que l'hiver dure et que les vivres commencent à manquer, la chamane, Olma, propose au chef du clan de prendre exemple sur la tribu disparue, celle dont est issu le petit orphelin qu'elle a recueilli à la naissance, Akki. Mais les traditions ont la peau dure, le jeune ours n'est pas encore un membre à part entière et Bravac ne conçoit pas de délaisser son vécu de chasseur pour devenir pêcheur. Olma et Akki entendent bien prouver que c'est possible et surtout ramener du poisson pour tout le monde. La survie du clan en dépend.
Pour son premier album seul aux commandes, Pierre-Emmanuel Dequest opte pour des personnages anthropomorphes au design attachant. Tout juste toléré par la communauté à laquelle il doit la vie, son petit héros n'hésite pourtant pas à partir à l'aventure prouver les dires de sa mère adoptive. Malheureusement, le lecteur tarde à se passionner totalement pour cette quête qui n'a rien d'initiatique. En effet, l'absence d'évolution flagrante au cours de ce périple, si ce n'est dans le regard d'Olma plein d'admiration devant l'ingéniosité de son protégé, empêche d'adhérer pleinement à l'intrigue. Et ni les péripéties du groupe de chasseurs, trop peu développées, ni la conclusion trop précipitée ne viennent altérer cette sensation.
Pour habiller son récit, l'illustrateur est en terrain connu (il a une solide expérience comme graphiste de parcs nationaux). Les animaux comme les grandes étendues n'ont pas de secret pour lui et Akki le clan disparu lui offre ainsi l'occasion de montrer l'étendue de son talent aux pinceaux. Les personnages sont réussis, dans leur gestuelle comme dans leurs physionomies. Les quarante-deux planches foisonnent de superbes paysages, tout en aquarelles : coucher de soleil flamboyant, montagnes enneigés, forêt mystérieuse, magnifique cascade et vue splendide sur vallée au bord de la rivière au pied d'une montagne sont, parmi d'autres, des moments visuellement bluffants. Autant de points qui permettent de rester immergé dans l'histoire.
Si Akki le clan disparu hésite trop entre conte et (pré)histoire pour se révéler totalement convaincant, le ton et le talent graphique de son auteur permettent d'espérer de nouvelles aventures dans cet univers, plus emballantes.
Les avis
Erik67
Le 01/10/2020 à 21:52:13
Il faut noter que c'est une première œuvre pour l'auteur qui s'adresse à un public plutôt jeune. Il a été assez inspiré par la série d'animation L'âge de glace.
On est par conséquent au temps de la préhistoire où il était plutôt difficile pour les hommes de résister à l'ère glaciaire avec le manque de nourriture. Il s'agit alors de faire preuve de courage et de solidarité.
Je trouve que les dessins sont plutôt assez réussis notamment dans les décors. J'ai bien aimé le travail sur la lumière avec ses steppes hostiles. La colorisation fait assez enfantine mais cela tombe bien car c'est le public visé.
Pour le reste, le scénario m'a bien plu. A noter que c'est une histoire complète bien que le caractère à suivre est présent dans la dernière vignette.
IbZz
Le 05/11/2017 à 18:47:42
Magnifiques dessins qui m'ont enchanté moi et mon petit gars de 3 ans. Bien sûr, l'intrigue est un peu simple, et je suis resté quelque peu sur ma faim, mais c'est tellement beau que j'attends la suite avec impatience. Qu'à cela ne tienne, cette bédé vaut le coup si l'on sait à quoi s'attendre, en l’occurrence une œuvre destinée aux plus jeunes.