U
n malencontreux coup de laser spatial déclenche une réaction en chaîne dans l’ADN de l’Agent Jean. C’est la catastrophe, il commence à se désintégrer et, d’après les estimations d’Eva, il faut trouver un remède dans les soixante-douze heures ou il risque d’y passer. Toute l’Agence se met immédiatement sur le pied de guerre. Mais, que faire en si peu de temps ? Face à ce terrible ultimatum, Madame Martha accepte à contrecœur de demander de l’aide au Castor. Ce génie du mal est le seul à pouvoir combattre la foudroyante affliction qui ronge le meilleur justicier du continent.
Mini-phénomène éditorial québécois, L’Agent Jean ! connaît un succès jamais démenti depuis son apparition en 2015. Douze tomes et une adaptation télé après, Alex A. continue d’animer avec le même dynamisme les aventures burlesques et échevelées de son héros et de ses collègues et amis de la mystérieuse Agence. Design vitaminé entre cartoon et comics jeunesse, une distribution anthropomorphique sympathique (même les méchants), des clins d’œil à gogo et une énergie de tous les instants, les scénarii ne cherchent pas midi à quatorze heures et misent tout sur une avalanche continuelle d’actions improbables et de gags bon enfant. La lecture ressemble à une partie de Calvin Ball déchaînée et, peu importe les incohérences et les coups de théâtres rocambolesques, tout le monde en redemande !
Derrière les explosions à répétition, les bagarres bigarrées et les one liners sur-lignés, la bonhomie et la gentillesse des personnages restent toujours palpables. Telle une cour de récréation à la grandeur d’une planète, l’univers créé par le scénariste est avant tout un espace de rêve et d’amusement. Cela n’empêche pas de glisser ici et là quelques moments plus graves, comme la disparition de l’un des membres de l’équipe dans ce volume, par exemple. Pour le reste, la morale et la psychologie se situent au niveau des pâquerettes et, heureusement, ne sont que très rarement ramenées sur le devant.
Bien plus qu’une simple curiosité, L’Agent Jean ! est une série de genre généreuse et échevelée qui rassemble toutes les qualités pour rassasier les jeunes amateurs de sensations fortes et bonnes rigolades.