Le 22/10/2024 à 21:59:58
En définitive, "L'age d'Or" a tout d'un récit trop classique. Cependant, on y déniche quelques joyaux graphiques au fils des planches, ses fresques sur double pages signées Pedrosa sont belles, colorées, rectilignes et surtout très stylisées. De même le traitement des séquences (découpage) avec l'avancée des personnages dans le même paysage propose une façon originale de faire avancer la narration tout en appréciant la grandeur des dessins. Les personnages ont bien le temps d'être développés sur plus de 400 planches pour les 2 tomes mais ils leur manquent à mon goût de vraies personnalités plus nuancées, notamment Tilda sur laquelle repose beaucoup de choses. Le T2 est surement le plus décevant, car le scénario et son twist laisse dubitatif, une manière assez banale et maladroite pour clore le diptyque. Une narration trop classique avec l'assaut du château, ainsi le machiavélique frère de Tilda dénommé Roi par la force des choses ressemble étrangement à Joffrey Baratheon dans Game of Throne, de même que la construction des arcs narratifs dans le T1 sont amorcés trop rapidement dans le T2, cela manque de tension et d'un réel propos, d'une révélation forte et d'une finalité qui permettrait à l’œuvre de briller en plus de son dessin convainquant.Le 23/04/2024 à 12:05:51
Si graphiquement c'est toujours aussi original, l'histoire de ce tome 2 est en revanche plus convenue : se passant plusieurs années après le premier tome, l'intrigue de cet opus est basée sur le siège d'un château-fort par l'héroïne et ses troupes. Le scénario fait donc la part belle aux grandes séquences de batailles médiévales (avec de nombreuses doubles pages très impressionnantes pour souligner l'aspect spectaculaire de ces batailles); l'action foisonnante fait que l'on ne s'ennuie pas à la lecture mais l'ensemble n'a rien de très original. Lecture tout de même sympa, mais pour moi cette série n'est pas le chef d'oeuvre que beaucoup déclarent.Le 15/02/2021 à 11:55:15
Après un 1er tome merveilleux, le 2 m'a laissé de marbre. les personnages n'ont plus de consistance et j'avais l'impression que ça ne parlait plus que de combat sans fin. Le fameux texte de l'age d'or est assez beta et on a du mal à croire au pouvoir révolutionnaire de ces quelques lignes. C'est bien sur, toujours aussi beau à regarder mais ça ne suffit pas toujours. déceptionLe 22/01/2021 à 19:33:26
Je ne crie pas au génie. Le diptyque est sympa mais je n'ai rien trouvé d'extraordinaire dans le scénario. C'est du bon travail avec une grande qualité dans les couleurs, les effets et les grandes doubles pages. Mais je ne comprends pas l'extase autour de cette BD.Le 16/01/2021 à 18:39:35
Changement complet de ton dans ce deuxième volume. La poésie médiévale et chevaleresque, qui accompagnait la volonté de Tilda de bâtir un monde meilleur, a disparue. En effet, on retrouve Tilda et toute la cour plusieurs années plus tard en pleine guerre pour reprendre le royaume. L'atmosphère est bien plus sombre et violente, avec une Tilda au visage fermé, d'où se dégage de la haine et de la colère. Elle est aveuglée et bien loin de l'Âge d'Or, ce récit qui prône l'égalité complète des hommes dans le partage et sans aucun règne. Ce tournant est nécessaire pour l'histoire, qui soit dit en passant, est une totale réussite. Le dessin géométrique et complexe, sublimé par une colorisation toujours aussi époustouflante, rend l'histoire profonde et vivante. Impossible de décrocher un seul instant de cette épopée médiévale, aussi puissante qu'addictive. Les émotions qui nous sont transmises sont profondes et nous touchent, à tel point que l'on a l'impression d'être véritablement avec eux, à leur cotés. Plus qu'une bande dessinée, c'est un chef d'œuvre majeur du 9ème art que l'on a pu découvrir. Un seul mot me reste en tête et résume parfaitement ces 5 ans de travail : GRANDIOSE.Le 15/12/2020 à 09:15:05
Fin 2018, le duo Roxane Moreil et Cyril Pedrosa déboulait dans le paysage de la bande dessinée avec le premier volume du diptyque : « l’Age d’or ». Le dessinateur quittait l’univers de ses récits habituellement intimistes voire autobiographiques pour se mettre au service du scénario de la libraire Roxane Moreil qui faisait ses débuts dans le 9eme art. Ils y réinterprétaient le thème de l’utopie politique dans un univers médiéval fantastique revisité haut en couleurs dans un album de plus de 230 pages. Deux ans plus tard arrive enfin la suite de ce récit multi primé toujours dans la collection « Aire libre » des éditions Dupuis. Il était une fois une princesse écartée du royaume par sa mère et l’infâme régent Vaudémont au profit de son frère au moment de son accession au trône. Tilda, tel est son nom, accompagnée du fidèle seigneur Tankred et de son protégé Bertil se lançait alors dans une formidable épopée pour reconquérir son pouvoir usurpé. Elle découvrait ses sujets mourants de faim et décidés à en découdre. La révolte grondait, en effet, nourrie par la diffusion d’une curieuse légende : celle de l’Age d’or, un âge perdu durant lequel les hommes vivaient libres et égaux sans servage et que le peuple comptait bien restaurer. Le second tome s’ouvre sur une ellipse temporelle, in medias res : plusieurs années se sont écoulées, la princesse est devenue une chef de guerre et grâce au trésor d’Ohman a monté une armée. Elle assiège le château de son frère pour reconquérir son trône tandis que dans les provinces, les insurgés menés par Bertil et Hellier s’organisent. Tilda est obnubilée par sa quête et n’épargne personne : les populations sont affamées et son armée épuisée. Parviendra-t-elle à mener à bien son projet sans y perdre son âme ? La brusque rupture narrative avec le premier tome en désarçonnera plus d’un mais elle a aussi pour mérite d’instaurer du suspense en retardant les réponses aux questions que se posait le lecteur à la fin du tome 1 : qu’est devenu le coffre et son contenu ? Comment Tilda s’en est-elle tirée ? A-t-elle revu Bertil ? tout en nous plongeant directement au cœur de l’action et des batailles. Ce deuxième tome est encore plus spectaculaire que le premier. Il s’ouvre sur de superbes pages de garde dans les tons bleu-gris (qui sont reprises sur la jaquette de l’édition de luxe) mettant en scène Tilda se lançant à l’attaque du château et galvanisant ses troupes. On a l’impression d’être dans la tapisserie de Bayeux avec cette double page muette dans laquelle le personnage principal se déplace d’un bord à l’autre en étant reproduit plusieurs fois. On pense également aux tableaux de batailles de San Romano de Paolo Ucello à cause des perspectives linéaires utilisées pour les lances et les oriflammes. Ces pages sont suivies d’une séquence tout aussi tumultueuse : on y voit un navire sur des flots déchaînés bravant la tempête et un temps cataclysmique pour débarquer un mystérieux passager encapuchonné qui se livre à une périlleuse ascension et pénètre dans un passage souterrain sous le château. Puis l’on retrouve notre chœur antique -comme dans le premier tome - avec les personnages de Pou de Vigne et de Petit Paul qui commentent l’action du haut des fortifications. C’est le décor du château qui relie finalement des séquences a priori disparates et qui par une fabuleuse économie de moyens (narratifs, pas graphiques !) pose d’emblée les enjeux. On a une triangulaire de pouvoirs : d’un côté les usurpateurs, de l’autre Tilda, et enfin les insurgés puisque le passager n’est autre que Bertil ! Ces premières séquences se déroulent en nocturne, comme si d’emblée Pedrosa voulait nous montrer qu’il n’applique pas simplement les recettes qui ont fait le succès du premier opus : des couleurs flamboyantes presque fauvistes. Il se renouvelle et donne à voir une ambiance lourde et anxiogène grâce aux couleurs sourdes. L’âpreté et la dureté de cet univers sont également soulignées grâce à l’incrustation des flocons qui créent un effet de matière et semblent envahir les pages. L’atmosphère est ainsi bien plus sombre comme le souligne la couverture de l’édition classique : on y voit une Tilda aux yeux exorbités portant l’armure qu’elle voyait sur son reflet, double maléfique, dans le lac sur la couverture du tome 1. Elle a une lame ensanglantée, semble menacer petit Paul et n’est éclairée que par les couleurs de l’incendie du beffroi qui révèlent aussi son campement en contrebas du château. La palette dominante est un camaïeu de rouges violacés, couleurs de la violence et du sang. Si au moment de la réalisation du premier tome Roxane Moreil avait participé à la conception de l’expo sur les femmes autrices de bd à la maison Fumetti à Nantes et s’était posée, à cette occasion, la question de la représentation des femmes en bande dessinée ; si elle s’inscrivait dès lors dans le courant actuel en bande dessinée de donner une place de premier plan à une héroïne et de ne plus en faire un simple faire valoir sexualisé du héros masculin ; dans ce deuxième volet, les deux scénaristes – Cyril Pedrosa ayant participé à l’écriture du diptyque- vont encore plus loin. Tilda devient complexe, et n’est pas forcément hyper sympathique. Ils jouent avec les stéréotypes et les attentes du lecteur qui pensait en voyant la jeune femme victime et naïve qu’elle était forcément bonne. C’est l’un des intérêts principaux de l’œuvre : montrer un personnage humain avec ses failles et réfléchir sur la soif de pouvoir. Le pouvoir corrompt : c’est ce que semble représenter la tache qui s’étend sur le visage de Tilda et sur celui de son frère et qui apparaissait déjà sur le cadavre du feu roi quand Tankred venait lui rendre ses derniers hommages. L’envie brûle et peut détruire. Ici Pedrosa, aidé de Joran Téguier et Marie Millotte, pousse encore plus loin le curseur dans la surprise chromatique : on a un feu d’artifice de couleurs pop, saturées presque psychédéliques à chaque fois que le mystérieux coffre entre en jeu pour en montrer toute la puissance et la possible nuisance. Tilda est devenue tellement obsédée et enivrée par le pouvoir que son physique s’en est trouvé transformé : elle est presque laide, ne supporte plus la contradiction, renie même ses plus fidèles alliés et passe du côté obscur de la force ! Son salut viendra d’un personnage auquel on ne s’attend pas … et d’un livre. En cette époque actuelle, troublée et presque obscurantiste, je trouve particulièrement savoureux (mais Roxane Moreil n’est pas libraire pour rien !) que l’objet magique et salvateur dans cette saga soit un livre dépositaire de la mémoire. Cette mise en abyme me paraissant le plus bel hommage qui soit à la littérature et à la culture. Le scénario a connu seize versions différentes, l’ensemble du diptyque a demandé cinq années de labeur mais cet investissement se perçoit au fil des presque 500 pages qui nous emportent, nous bouleversent et nous surprennent. Chaque case de « l’Age d’or » est une nouvelle enluminure. On se perd dans les détails du trait, on admire ce mélange de livre d’heures et de « Game of Thrones », on savoure les cadrages, les couleurs, les lumières des quatre saisons somptueusement mises en scène dans le diptyque et toute son inventivité graphique … L’une des grandes œuvres de ces dernières années : incontournable … et définitivement « essentielle » !Le 22/11/2020 à 18:59:03
Ce volume 2, qui se passe des années après le premier, donne au diptyque une tonalité beaucoup plus sombre. Bizarrement, le récit est exclusivement consacré au siège du château royal que Tilda, la sœur déchue du roi, assaille avec ses troupes. Et le combat est âpre, voire désespéré. Les différents protagonistes, imprégnés de cette atmosphère oppressante, en sont bien moins attachants. Et par ce biais, c’est toute l'histoire qui a malheureusement perdu de son foisonnement et de son ampleur. Aucun personnage nouveau ne vient non plus enrichir le casting. Sur un plan narratif, c’est donc une vraie déception. Mais si le travail d’écriture de Roxane Moreil déconcerte, il a aussi le mérite de surprendre. Et la dimension politique que revêt son scenario en nous livrant le vrai sens de cette fable résonne de façon familière : le pouvoir corrompt, aimante, pourrit, ravage tous ceux qui le convoitent. Il imbibe les âmes et dessèche les cœurs. Même si ce n'est guère nouveau et qu'on le savait déjà... "L’ Âge d’or" rejoint ainsi les grandes fresques qui l’ont précédé, du Seigneur des Anneaux à La quête de l’Oiseau du Temps en passant par Star Wars. Sur le fond ce n’est donc pas très original. Mais pour la forme, Cyril Pedrosa et ses coloristes élèvent l’ensemble au rang de monument de la BD par la qualité étincelante du dessin, des lumières et de la mise en page. On n’a pas fini, je crois, d’entendre parler de L’ Âge d’or grâce à ce graphisme inspirant, inventif et brillant qui restera dans les annales. 5/5 pour le premier 3,5/5 pour le secondLe 22/11/2020 à 13:21:00
Un scénario plus convenu que celui du tome 1, qui était plein de surprises et de rebondissements, avec une réelle originalité. Mon côté historien m'a de plus fait regretter quelques absurdités de combat : des épées qui percent des armures comme du beurre, des soldats qui ne pensent pas à utiliser leur bouclier pour se protéger de flèches, ... Les dessins et couleurs restent aussi percutants cependant.Le 17/11/2020 à 22:37:28
J'attendais avec impatience la sortie de la fin de ce diptyque, tant j'avais été séduit par le tome 1, premier volume que j'avais recommandé à mes proches. Je me suis donc lancé dans la lecture de cet opus, qui inaugure mes nombreuses lectures prévues pour ce second confinement.. Je dois avouer que j'ai été assez déstabilisé par l'incipit de ce volume 2. J'ai eu l'impression qu'il manquait quelques pages de transition entre les 2 volumes. Nous avions quitté Tilda inconsciente, à la recherche d'un mystérieux coffre, et nous la retrouvons brusquement içi à la tête d'une armée , assiégeant le château de son frère, sans aucune explication. Là où le premier volume nous entrainait vers une course au trésor, en passant par une lutte fratricide, sur fond d'une légende lointaine d'un âge d'or, j'ai eu l'impression de perdre un peu de cette magie en parcourant ce tome 2 qui donne une part belle voire exclusive au siège du château. Si sur le plan graphique, cet opus est autant réussi que le premier (le travail des coloristes Joran Tréguier et Marie Millotte est remarquable), j'ai été beaucoup moins surpris sur le plan scénaristique.Bref , l'effet de surprise n'est plus là, mais cela reste tout de même un ouvrage d'une grande qualité et qui se distingue du lot des sorties éditoriales de cette période. Un très bel album, mais qui n'a pas été à la hauteur de ce que j'attendais ou de ce que j'espérais .Le 13/11/2020 à 07:56:05
Formidable série... Un récit enlevé et romanesque, un dessin tout à la fois fin et foisonnant, et des couleurs...! Ah ces couleurs... fortes, contrastées, envoûtantes... Elles participent pour beaucoup à la réussite de ce second tome. Chaudement recommandée.Le 13/11/2020 à 07:55:57
Formidable série... Un récit enlevé et romanesque, un dessin tout à la fois fin et foisonnant, et des couleurs...! Ah ces couleurs... fortes, contrastées, envoûtantes... Elles participent pour beaucoup à la réussite de ce second tome. Chaudement recommandée.Le 12/11/2020 à 18:12:29
On l'attendait de pied ferme ! Le résultat, exceptionnel, est à la hauteur de cette attente. C'est magnifique, c'est grandiose, c'est fascinant. Ce diptyque restera dans les annales de la bande dessinée.BDGest 2014 - Tous droits réservés