E
n raccompagnant, après une soirée arrosée, l’accorte professeur avec laquelle il aimerait bien conclure, Kang Si-Chan, lycéen doué et beau gosse à succès, assiste au combat entre deux créatures démoniaques : Inferno, Roi des Enfers de l’Est, et Bandara, fantôme surpuissant qui entend l’abattre. En secourant le premier, le jeune homme est gravement blessé par l’autre et ne survit qu’en acceptant d’être possédé par Inferno. Combinant leurs forces, l’humain et le démon triomphent. Cependant, il apparaît bientôt que leur fusion est définitive et que seule la découverte du véritable Sort de Résurrection pourrait mettre fin à cette cohabitation. Mais le Roi des Enfers de l’Est est toujours pourchassé par les ennemis qui veulent l’éliminer et, bientôt, une reine des ténèbres apparaît, empruntant l’apparence d’une camarade de Si-Chan.
Dans le genre fantastique, on peut faire bien mieux qu’Aflame Inferno ! L’histoire proposée par Lim Dal Young (Kurokami) n’est guère originale et la quête qui s’annonce ne passionne pas beaucoup. Il faut dire que le héros se révèle sacrément antipathique. Sous des faux airs de Light Yagami (Death Note), le cynisme et la morgue de cette gravure de mode n’ont d’égal que sa fatuité et son mépris pour les autres. Cela en fait-il un candidat idéal pour le Roi des Enfers ? Il faut croire… Du moins, Inferno, tout blessé qu’il est, trouve-t-il dans ce lycéen imbu de lui-même l’enveloppe corporelle et le cerveau adéquats pour sa possession et sa « convalescence ». C’est d’ailleurs cette précieuse intelligence qui permet à l’association de ces deux êtres de vaincre Bandara. Nul doute qu’elle leur servira grandement par la suite, comme c’est déjà le cas quand l’esprit retors – et quelque peu malsain – de Si-Chan échafaude un plan pour faire taire la seule témoin de sa lutte contre le fantôme : Chae-Hee. Outre le caractère exécrable du personnage principal, le système de points ‘Invento’ que possèdent les protagonistes et qui influe sur leur puissance prête à sourire. Et lorsque les chiffres correspondant au niveau de force s’affichent, on se croirait plongé dans un jeu vidéo ou de trading cards… Par ailleurs, si le récit se tient incontestablement et suit un rythme assez enlevé, les répliques et les réactions ont, hélas, un côté très factice et surfait, lequel rend l’ensemble peu crédible. Sans parler de cette agression et possession de l’embarrassante Chae-Hee qui tombe un peu trop à propos et qu’on voit venir de loin. Quant au graphisme assez soigné de Kim Kwang Hyun, il ne se démarque presque pas et reprend le style commun aux manhwa d’action. Le lecteur en retiendra des scènes de combat honorables et les inévitables mensurations généreuses des représentantes de la gente féminine.
D'un mince intérêt au regard de l'importante production actuelle, Aflame inferno sera réservé aux inconditionnels. Les autres pourront passer leur chemin.