Résumé: 1913, au large du Spitsberg. Deux morutiers découvrent une porte qui donnerait sur une autre dimension. Ce n'est pas une fable ou une improbable manifestation d'hystérie collective. Un passage existe. Dans le plus grand des secrets, l'Angleterre prépare une expédition et désigne Henry Adamson, aventurier de l'extrême, comme l'homme de la situation. Mais nul ne peut être préparé à ce qui l'attend...
S
urpris par une tempête d’une extrême violence et par l’absence du Black Prince lorsqu’ils ont franchi la porte en sens inverse, les hommes du Stornoway sont retournés « de l’autre coté ». Le résultat des analyses effectuées sur le plancton prélevé dans le proche environnement et la présence dans le ciel de deux « soleils » et de trois « lunes » confirment les premières impressions : l’exploration en cours est celle d’un autre monde.
Il n’y a plus de doute, Adamson est une série qui mêle savamment aventure, science-fiction et fantastique, dans un parfait dosage et une cohérence qui lèvent l’inquiétude de voir l’un des genres s’imposer aux autres. Le récit est palpitant. L’immersion est totale, qui permet de saisir clairement la méthodologie de l’investigation, de mettre en évidence la complémentarité des compétences de chacun des protagonistes, de partager la passion qui les anime, mais aussi de percevoir le danger que peut représenter le réveil des bêtes hostiles à l'égard de l'humain. Un vrai régal ! Du moins dans la phase détaillant la poursuite de l’expédition parce que, si elle maintient l’ancrage avec le monde réel et si elle pose les bases d’une supposée future interaction entre ce dernier et l’autre dimension, l’enquête menée à Londres casse un peu le rythme et aurait peut-être mérité d’être plus condensée.
Carlos Puerta n’est pas étranger aux sensations de limpidité et de naturel qui émanent du récit. Il accroche le lecteur tout autant que le fait Pierre Veys avec le scénario. Si le rendu vieillot et flou est toujours de mise, la variété de la composition de ses planches et l’élargissement de la palette des couleurs qu’il utilise apportent un supplément de dynamisme et de subtilité par rapport au tome précédent. Certaines scènes sont époustouflantes de réalisme et de vivacité. Les éclairages, les expressions des visages et la crédibilité des poses font encore mouche et l’impression que le récit pourrait basculer à tout moment dans l’animation persiste.
Adamson tome 2, une nouvelle séance de cinéma sur papier à ne surtout pas manquer !
Chronique du premier tome Opération Spitsberg
Les avis
yannzeman
Le 25/04/2016 à 22:59:35
J'achète des BD en espérant un jour tomber sur un chef d'oeuvre.
Mais cela arrive rarement.
Jusqu'à cette série.
Formidable BD, avec un scénario prenant, à mi-chemin entre Jules Vernes (expédition), Sherlock Holmes (mystère à résoudre), Lovecraft (monstres terrifiants), Indiana Jones (l'aventure).
Et que dire du dessin...
Un des plus grands dessinateurs de ces 30 dernières années. Chaque case est une merveille, entre expressionnisme et cinéma d'épouvante rétro.
L'histoire est de plus en plus prenante au fur et à mesure que l'on progresse dans le récit.
Quel dommage que Delcourt, qui avait repris la série après Robert Lafond, ait décidé de lâcher les auteurs.
Quel dommage, aussi, que les lecteurs n'aient pas vu le talent derrière une histoire se déroulant avant la 1ère Guerre Mondiale.
La BD a perdu là un futur chef d'oeuvre.
Dieu merci, les auteurs, Veys et Puerta, ont su rebondir (et de quelle façon) avec leur nouveau chef d'oeuvre, "Baron rouge", preuve que des éditeurs (Zéphyr, qui multiplie les idées de génie, ces derniers temps) savent encore reconnaitre le talent, mais je regrette énormément l'arrêt injuste de "Adamson".
zeul
Le 09/05/2012 à 06:25:32
Ce tome 2 est très bon aussi. Les dessins restent à un très bon niveau, il y a notamment un travail sur la couleur qui rend très bien.
Ma petite déception par rapport au tome 1 va sur les 1ères découvertes faites par l'équipe ; on s'attend à plus de subtilités. A voir par la suite...
zaaor
Le 21/07/2010 à 23:47:03
L'histoire n'est pas terminée mais quelle oeuvre! Quels dessins! On se croirait aux beaux-arts. Tout est mis en branle dans les deux premiers tomes pour susciter une réelle dépendance à la série. J'ose espérer que la suite ne décevra pas. Sinon, il restera toujours le merveilleux art de Puerta qui avec ses milliers de détails qui demeure l'un des plus beau que j'ai vu de toute ma carrière de bédéiste.
*À remarquer le docteur en deuxiéme tome qui se présente sous les traits d'Edward Norton. Quelqu'un avait remarqué?*