Résumé: Chromaland est le pays de l'imaginaire : une immense mosaïque composée de tous les imaginaires des hommes depuis la nuit des temps. Ce monde est gouverné par un Empereur sage et pacifique qui s'assure que les idées ne s'égarent pas trop d'un imaginaire à un autre. Mais le temps est venu pour l'Empereur de choisir un successeur : l'adorable princesse Bianca est l'heureuse élue au détriment du prince Grise, jugé trop fainéant et vaniteux. Piqué au vif, celui-ci enlève alors Bianca avant de disparaître dans l'unique but de revenir prendre le pouvoir et de réduire Chromaland à un monde éteint, vidé de tout imaginaire. Grise possède l'arme pour le faire : une baguette noire dont la force de destruction n'a d'égale que son contraire, le sceptre blanc de l'Empereur. Le seul espoir pour sauver Chromaland est de trouver un champion dans le monde de la réalité, un humain qui resterait insensible à la magie destructrice de Grise. L'Empereur confie cette mission de la plus haute importance à Zazie, une ballerine sortie de l'imagination de Degas et à un hibou de Magritte. Mais ces derniers ne trouvent rien de mieux que de recruter Adam, un garçon de dix ans, qui s'est vanté d'avoir sauvé tout son quartier d'une invasion extra-terrestre! La suite de l'aventure lui réserve cependant de grandes surprises...
Adam au Chromaland est un hommage moderne à Little Nemo in Slumberland. Il n'y a qu'à voir la typologie du titre sur l'album en forme de clin d'oeil.
Faire revivre les oeuvres historiques et leur prêter un univers parallèle n'est pas une idée nouvelle. J'ai lu dernièrement un one-shot pas très réussi en ce sens, à savoir Aux heures impaires. Ici, le traitement me semble plus convaincant. C'est un plaisir de retrouver autant d'oeuvres et d'artistes au fil des pages d'autant que le graphisme est magnifique.
Cependant, c'est dommage de rester sur un plan aussi naïf et enfantin. Il est clair que le petit garçon a presque le même âge que celui en pyjama qui nous entraîne dans son monde imaginaire. Trop de ressemblances malgré de légers détails dans le vestimentaire par exemple pour faire plus actuelle ou encore dans le langage employé. Ainsi, le caleçon dépasse du pantalon un peu à la manière de ces rappeurs dans les clips diffusés sur MTV ou MCM. On appréciera ou pas ...
Le scénario est d'une simplicité absolue malgré un concept inventif. On se demande à quel public une telle oeuvre s'adresse. Il est clair que nos bambins ne pourront pas percevoir toutes les références culturelles. C'est dommage de ne pas avoir élevé le niveau. Bien sûr, on pourra rétorquer qu'il y a un double niveau de lecture... mais encore ?
Bref, on aurait pu faire mieux avec une telle bonne idée ce qui ne doit toutefois pas gâcher le plaisir de la lecture pour les amateurs d'arts qui apprécieront sans aucun doute.