Résumé: Sicile, 241 avant J.-C. Après deux décennies de conflit avec Rome, l’armée carthaginoise menée par Hamilcar Barca doit concéder la défaite. Son fils, Hannibal, a six ans quand il assiste à cette bataille. Mise en déroute, Carthage doit un tribut astronomique au vainqueur, et l’enfant assiste à l’humiliation des siens. Mais le jeune Hannibal refuse l’échec : alors qu’il n’a encore que 27 ans, il décide de déchaîner son peuple contre Rome. Commence alors l’affrontement exceptionnel d’un des plus grands tacticiens militaires de l’histoire et de son alter ego romain, le génie stratégique Scipion l’Africain. Traversée des Alpes à dos d’éléphant, ballet mortel d’escarmouches et de pillages dans les plaines d’Italie, stratagèmes guerriers inouïs et batailles parmi les plus sanglantes de mémoire d’homme... Dans Ad Astra, première œuvre brillantissime, découvrez comment s’affrontent ces deux ennemis de toujours dans un duel à mort qui a marqué l’histoire.
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n 241 avant J.-C., l’armée de Carthage menée par Hamilcar Barca capitule face à la puissance romaine. Non contente d’avoir vaincu son adversaire, Rome entend également l’humilier. Mais la mascarade tourne court quand le fils du général carthaginois tient tête aux consuls. Vingt-trois ans plus tard, devenu un homme, il dirige les forces de sa cité qu’il a convaincu de briser la paix. Vainqueur en Espagne, il traverse le sud de la Gaule avec ses troupes et marche sur Massilia où les légions l’attendent, sûres de leur supériorité numérique. Leurs chefs ignorent encore qu’ils devront affronter un stratège hors pair et préfèrent rire de l’avertissement du jeune Publius Cornelius Scipion qui subodore de tortueux desseins.
Avec son sticker « recommandé par Historia », Ad Astra paraît recevoir une certaine caution de la part de cette revue de vulgarisation historique. Un mérite qui, au vu des quarante premières pages, semblera en partie usurpé aux lecteurs les plus versés dans la période mise en lumière par Mihachi Kagano, en raison de simplifications un rien osées – le « monstre » Hannibal face à l’ange salvateur Scipion – et d’un très fort côté romancé… Cependant, force est de reconnaître que l’auteur a suffisamment étudié son sujet, ainsi que les tenants et aboutissants de la Deuxième Guerre punique (218-201 avant J.-C.) pour parvenir à relater de manière circonstanciée et dynamique les prémices de ce conflit. L’incrédulité des Romains devant les victoires a priori impossibles et le génie militaire de celui qui va devenir leur « pire cauchemar », ainsi que le talent de ce dernier pour convaincre les tribus gauloises et renverser les alliances sont plutôt bien rendus.
Le récit avance par ailleurs à grands pas, puisque le Carthaginois franchit déjà les Alpes dans ce tome d’ouverture. Un épisode éminemment connu qui se limite à souligner les aptitudes de Scipion à saisir les visées de l’adversaire, car de ce passage qu’on imagine terrible, rien n’est montré. Cela tient au choix du mangaka de s’attacher davantage à exposer les événements du point de vue du futur « Africain », véritable héros de sa saga, que de suivre à la trace les pas du Barcide. Ce parti-pris, dont l’appréciation variera en fonction de chacun, se retrouve dans le dessin, Kagano ayant délibérément opté pour une différenciation visuelle destinée à faire sortir Publius Cornelius du lot de ses concitoyens tous bruns à cheveux courts, en le donnant d’une chevelure claire et plus longue. Hormis ce détail capillaire, le graphisme se caractérise par son expressivité – parfois un rien trop caricaturale – et un soin particulier apporté à la mise en scène, particulièrement dans la représentation des combats.
À défaut de se révéler pleinement convaincante, cette première immersion dans Ad Astra constitue une lecture divertissante. Gageons que la suite fournira encore quelques bons moments d’action et que le public pourra ressentir toute la force derrière le fameux Hannibal ad portas !.
Les avis
Erik67
Le 04/09/2020 à 21:10:36
Je suis plutôt un passionné d’histoire. Cependant, la bd peut l'aborder de deux manières. L’une est très académique en citant les dates et les faits ; l’autre est de nous faire vivre leur épopée du point de vue du personnage historique concerné. Depuis Cesare, je m’aperçois que le manga peut être un très bon support.
En l’occurrence, on va s’intéresser au combat d’Hannibal Barca contre Scipion, Carthage contre Rome. Il faut savoir que le général Hannibal fut l’un des plus grands stratèges de l’histoire qui a inspiré des hommes comme Napoléon par exemple. Il fut également le plus grand danger pour la civilisation romaine grâce à une incroyable audace qui le poussa à traverser les Alpes réputées infranchissables par son armée composée également d’éléphants.
La lecture s’est révélée très agréable. Le gros point noir se situe dans le fait qu’il y a des scènes totalement surréalistes comme un nouveau-né qui parle par la grâce du dieu Baal. On sent que l’auteur s’est vu pousser des ailes pour nous donner une interprétation très libre de l’Histoire. Pour autant, la description de ce personnage est plutôt fascinante car l’auteur a réussi le pari de le rendre charismatique. On va se rendre compte qu’il n’est pas le héros mais l’ennemi parfait. L’auteur va alors nous faire découvrir son adversaire à savoir Scipion. Là encore, il va le représenter en beau blond aux yeux bleus ce qui fait très romain. Bref, l’exagération va en rebuter plus d’un.
L’auteur ira jusqu’à s’excuser dans la préface pour ses audaces et ses raccourcis. C’est dommage car tout le reste tient. C’est presque parfait. Il aurait fallu qu’il soit conseillé par un historien pour atteindre la qualité d’une série comme Cesare d’ailleurs chez le même éditeur Ki-oon. La comparaison n’a normalement pas à avoir lieu car nous sommes avec Ad Astra dans le pur divertissement. Moi, ce que je retiens au final, c’est que c’est réellement passionnant.
pysa
Le 28/03/2019 à 20:43:48
Mihachi Kagano s'empare de la 2e guerre punique entre Carthage et Rome symbolisée par l'affrontement de deux généraux géniaux, Hannibal et Scipion. Les dessins sont efficaces et l'intrigue prenante.