A
près une série de web-épisodes visibles sur Tanibis-Channel (site ayant essuyé de nombreuses cyber-attaques de la part de concurrents anxieux), le Studio Tanibis change de canal et retourne au papier pour Achevé d’imprimer. Dix ans d’édition racontées en soixante-douze pages bourrées de révélations-chocs, l’album réserve son lot de surprises et devrait faire du bruit dans le Landerneau du Neuvième Art. Gilbert Pinos a décidé de parler, des têtes vont tomber.
La crise, la surproduction, la précarité des auteurs, des imprimeurs peu au fait des exigences spécifiques de la BD et des éditeurs aux doigts crochus, oui, certes et plus encore, la musique est connue. Par contre et avant tout, il s’agit d’une histoire de passionnés et de rencontres : croire en un artiste, soutenir son travail coûte que coûte, amener de la nouveauté dans un marché où le public se rabat immanquablement vers les valeurs sûres. Avant ça, il faut d'abord se battre avec les banquiers, les fournisseurs, les distributeurs et les libraires. Et pour quel résultat ? Beaucoup de tracasseries, voire infinies, et, parfois, la satisfaction de voir ses bouquins dans les vitrines et les mains des lecteurs. Le pire ? C’est que ça en vaut la peine !
Mené à la manière d’une pochade humoristique décalée et dessiné avec une néo-ligne claire élégante, Achevé d’imprimer pourrait presque servir de mode d’emploi (ou antimode d’emploi suivant l’anecdote) pour l’apprenti éditeur qui sommeille en tout un chacun. D’ailleurs, un conseil, il vaut mieux avoir et surtout savoir cultiver pas mal l’auto-dérision quand on ose tenter une telle aventure. Drôle, sincère, parfois revanchard, l’ouvrage est une réussite et devrait séduire tous les bédéphiles curieux de l’envers du décor. Rendez-vous dans dix ans pour la suite des tribulations de Tanibis !
À noter : le livre n’est disponible que sur le site de Tanibis et sur leur stand durant les festivals.