Résumé: Achab poursuit sa traque obsessionnelle de Moby Dick et sombre plus encore dans la folie.
Rejeté par la plupart des habitants de l'île de Nantucket, il reste persuadé que le cachalot blanc est responsable de la disparition tragique des membres de sa famille. On le considère pourtant encore comme un bon capitaine et assez vite on lui confie le commandement d'un nouveau baleinier. Il conduit évidemment son navire à la poursuite de Moby Dick… qu'il parvient enfin à éliminer ! Mais il est le seul survivant de cette victoire et, rapidement, les témoignages affluent à terre indiquant qu'on a aperçu le grand cachalot blanc… Achab dit-il la vérité ou est-il victime de sa folie? Voici le dernier volume de cette série de plus en plus noire de Patrick Mallet. L'album termine là où commence le roman Moby Dick.
J’ai emprunté un peu par hasard cette série en médiathèque, attiré par le thème.
Un prequel de Moby Dick, pourquoi pas ? L’idée était bonne d’autant que le chef d’œuvre de Melville s’y prête à merveille.
Donc, le scenario exploitant opportunément la richesse originelle du roman ne s’en sort pas trop mal. Mais le dessin… (heu, comment dire ça gentiment ?) m’a laissé assez incrédule. Avec tout le respect que je dois à Patrick Mallet, je constate qu’apparemment il ne sait pas dessiner un être humain ! Ses visages et ses mains sont particulièrement grotesques. A ce stade, ce n’est même pas une question de style mais de niveau. On sent bien qu’il est sincère et qu'il y a un gros boulot derrière, mais son dessin est si faible qu’il transforme chaque personnage en pantin rigide et laid, aux expressions outrancières, figées, sans regard ni mouvement… Même les belles couleurs de Laurence Croix ne sauvent pas son trait du naufrage ! J’ai rarement vu ça en 25 ans de lecture de BD… Du coup, à lire mais comme une curiosité.
DixSept
Le 12/03/2011 à 18:10:43
Depuis plusieurs décennies, Moby Dick nargue Achad Hawthorne. Et même si en ce jour de novembre 1845, ce dernier pense avoir définitivement terrassé le diabolique cachalot blanc, le cours des choses en décidera autrement...
En créant un prologue au fameux roman de Melville, Patrick Mallet s’attaquait un monument de la littérature Nord américaine. Cependant, force est de constater que l’exercice est (plutôt) réussi et que ce jeune dessinateur illustre avec talent un pan de l’histoire maritime de cette fin du XIXème siècle.
Si le graphisme et l’abondance des dialogues peuvent dérouter, il y a dans cette série (et plus particulièrement dans le dernier album) une intensité et une densité qui traduisent parfaitement une époque mais également (et surtout !) l’état d’esprit d’un marin dont les obsessions lui firent accomplir ce que peu d’hommes eurent osé entreprendre mais également, perdre le sens commun de la réalité et des siens.
Avec de 4ème et dernier album, Patrick Mallet clos prématurément une série pleine de qualités… dommage !