Le 10/10/2025 à 07:39:27
J'ai lu dernièrement une biographie portant sur Robert Badinter qui fut le célèbre Ministre de la Justice ayant aboli la peine de mort sous le premier mandat du président Mitterrand. Il s'agissait de « Robert Badinter : Au nom de la Justice » que je vous conseille vivement de découvrir. J'ai voulu sans doute en savoir un peu plus sur ce sujet qui me tient un peu à cœur étant également un abolitionniste convaincu dans un monde de plus en plus cruel qui n'hésite pas à appliquer le plus de fermeté possible au point de se déshumaniser totalement. A noter que cette BD est un peu différente de la précédente biographie qui se concentrait véritablement sur le personnage de Robert Badinter. Là, je vois qu'un récit de fait se déroule devant nous à commencer par cette affaire qui l'avait profondément marqué en 1972 avec l'assassinat publique d'un innocent alors que c'était son compagnon de cellule qui avait commis les deux meurtres. Oui, l'accent est mis sur les affaires judiciaires et non sur l'homme en question. Pour compléter, il s'agira de lire la BD mentionnée ci-dessus. C'est toujours intéressant d'explorer d'autres angles de vue sur un même sujet. Il sera en effet évoqué assez longuement l'affaire Claude Buffet et Roger Bontemps qui ont été jugé devant le Tribunal correctionnel de Troyes. Cela a abouti à la condamnation des deux prévenus alors que manifestement, un seul avait porté le coup fatal aux deux victimes (un gardien de prison et l'infirmière du centre pénitencier). On arrive en effet à une solution où l'on donne la mort à une personne qui n'a pas tué mais qui a participé par un concours de circonstances assez malheureux à être dans le coup par effet d'entraînement. Il avait pourtant averti son compagnon de ne pas arriver à ces extrêmes de violence. L'avocat Robert Badinter fut marqué toute sa vie par ce procès qu'il perdra car cela aboutira à l’exécution par guillotine. Il ne peut se résoudre à accepter cette Justice qui tue. Il faut également préciser que le Président de la République à l'époque, à savoir Georges Pompidou, avait cédé à la pression populaire pour ne pas accorder son droit de grâce. Quelques années plus tard, Robert Badinter se retrouve devant le même tribunal de Troyes, tristement célèbre, pour défendre un assassin d'enfant. Et curieusement, il obtiendra la réclusion criminelle à perpétuité pour son client Patrick Henry, qui était lui tout à fait coupable, après une plaidoirie contre la peine de mort. En réalité, il s'est servi de cette triste affaire pour se battre en réalité contre l’exécution capitale encore pratiquée dans notre pays alors que les autres états européens l'avaient abolie. Je suis toujours consterné par la position inflexible de la « populace » qui réclame du sang pour des actes infâmes qui ont été commis sans remettre en question leur part d'humanité dans un tel jugement hâtif porté par les sentiments de haine. Je me pose parfois la question si mon cœur est sans doute trop pur et pas en phase avec les réalités de la vie qui peut être cruelle. A noter qu'il ne s'agit pas d'être du côté des assassins mais d'appliquer une sentence juste sans tomber dans le règlement de comptes. Cette lecture peut éveiller des consciences mais surtout expliquer le contexte qui va mener à l'abolition de la peine de mort en 1981 quand Robert Badinter accédera au poste de Ministre de la Justice avec un Président de la République assez courageux pour aller jusqu'au bout de ses actes en accord avec sa pensée. Un dernier mot qui vient du grand auteur Victor Hugo lui-même : « Être abolitionniste, c'est refuser la barbarie ! ». Pour lui, la peine de mort était en effet le signe spécial et éternel de la barbarie. Je le pense également.Le 02/12/2021 à 11:50:17
Livre détestable, qui ne s'intéresse qu'aux bourreaux, en oubliant la souffrance des victimes. En effet, quand une réflexion est menée sur un sujet, surtout sur un sujet qui fait encore débat 40 ans après, il faut être honnête et ne pas se limiter au point de vue des bourreaux. A aucun moment, le martyr des victimes n'est montrée, ceux qu'on assassine, les enfants comme les adultes, ni la souffrance des proches, ceux qui prennent réellement perpétuité. Album qui donne la nausée, dogmatique et outrancier. A fuir.Le 12/05/2020 à 11:40:03
Bande-dessinée instructive nous racontant dans quel contexte Robert Badinter a été amené à abolir la peine de mort. Les dernières affaires y sont évoqués, puis l'élection de Mitterrand. Même, si l'auteur semble avoir pris parti pour l'abolition, il n'en reste pas moins qu'au vu des différentes affaires évoqués, que l'abolition puisse faire toujours débat.BDGest 2014 - Tous droits réservés