Info édition : Avec jaquette et vernis sélectif. Format : Autre (dimensions 256 x 180). Avec 7 planches couleurs.
Résumé: La plus monstrueuse des oeuvres de NiheiJuste après Blame 0 (Noise), c'est au tour d'Abara d'avoir droit à une édition deluxe. En un seul volume et en grand format, vous pourrez découvrir l'un des points culminants de l'art graphique de Nihei qui a inspiré de nombreux auteurs.Le lecteur se verra parachuté dans un univers où s'affrontent des créatures monstrueuses : d'un côté, les shiro gauna ou gauna blancs et de l'autre, les kuro gauna ou gauna noirs. Rien que la scène de transformation vaut le détour, et reste une référence immanquable pour tout adapte de Kaiju 8 ou de Chainsaw Man.
A
lors qu'on la croyait disparue, une maladie étrange et terrifiante refait son apparition. Elle transforme ceux qui en sont atteints en Gaunas blancs, créatures métamorphes exterminant tout sur leur passage. Pour lutter contre elles, les Gaunas noirs, fruits de manipulations génétiques, ont été créés.
Abara est la réédition en intégrale d'un manga en deux volumes publié en 2005 au Japon. Tsutomu Nihei, le créateur de Blame !, reste fidèle à ce qui a fait sa réputation. Il imagine une ville futuriste aux dimensions vertigineuses et marquée par la dégradation. L'atmosphère délétère et hostile se révèle très vite étouffante et la mise en scène étourdissante frappe par un dynamisme sans faille. L'auteur n'hésite pas à se rapprocher des limites de l'abstraction pour mieux saisir le mouvement.
Malheureusement, cette maestria graphique est gâchée par un propos confus et nébuleux. Il est difficile de comprendre les enjeux de ce récit, qui se limite à une débauche de destruction vaguement justifiée par des dialogues sibyllins. En fait, dans le postface, le mangaka semble lui-même s'interroger sur le sens de cette histoire, comme s'il l'avait réalisée sans se poser de question. Il y multiplie les effets spectaculaires sans donner l'impression de réfléchir à un scénario cohérent. Le résultat est donc visuellement impressionnant mais sans queue ni tête, comme s'il s'agissait d'un travail improvisé. Il possède en tout cas une sauvagerie brute qui entraîne le lecteur dans un tourbillon visuel abscons. Par son aspect expérimental, il témoigne du talent indéniable de son dessinateur. Mais scénaristiquement, c'est une purge.