Résumé: Après Une métamorphose iranienne, dans lequel l'auteur racontait avec retenue mais aussi une pointe de cynisme et d'humour son exil d'Iran, c'est à Paris que se déroule le nouvel ouvrage de Mana Neyestani. Suite à son arrivée en France début 2011, Mana et sa femme entament rapidement des démarches pour devenir réfugié politique. Après avoir testé de première main l'infernal système répressif iranien, Mana se trouve alors confronté à un univers certes beaucoup moins violent mais tout aussi kafkaïen pour les demandeurs d'asile, celui de l'administration française. Après un an et demis de tracasseries éreintantes, il parvient finalement à obtenir le statut tant convoité, ce qui en dit long sur les difficultés que peuvent rencontrer les demandeurs d'asile qui, pour la plupart, n'ont pas un dossier aussi documenté que le sien. Il décide alors d'en tirer un livre, entre bande dessinée autobiographique, autofiction et dessin de presse.Mana Neyestani raconte le quotidien d'un apprenti réfugié politique dans la ville-lumière, les tracasseries administratives poétiquement mises en scène, les fameux parisiens dont la réputation n'est plus à faire... Un Petit manuel du parfait réfugié politique à l'humour sec et tranchant.
Ce n’est pas facile d’être un réfugié politique. C’est tout le sens de ce petit manuel qui nous montre l’envers du décor. On n’a pas envie d’être à leur place, c’est certain. Alors, un peu de compassion est toujours le bienvenu.
J’ai découvert récemment cet auteur iranien avec l’excellent L'Araignée de Mashhad qui m’avait fort bien étonnée. J’apprécie le trait graphique qui est simple et lisible. La clarté du propos m’a également assez séduit.
Des lecteurs risquent de mal prendre certaines réflexions de l’auteur sur notre système qui encourage les aides sociales favorisant l’intégration de ces nouveaux migrants. Il y a des spécialistes qui jouent sur le système afin de maximiser le profit. Dans un climat social tendu, c’est toujours difficile à entendre mais cela a le mérite de refléter la réalité aussi imparfaite soit elle.
Cela pourrait pousser à la réflexion sur comment améliorer notre système d’aide à la planète face aux dictatures qui sévissent dans le monde. Cependant, je ne crois pas vraiment en une politique nouvelle d’ouverture en la matière. Tout sera fait pour compliquer le parcours afin de décourager les demandeurs d’asile.