Info édition : Réédition enrichie de l'album Mes crobards.
Résumé: Avec tout l’humour qui le caractérise, Frank Margerin dévoile dans cet ouvrage
plus de 400 croquis reprenant les thèmes qui lui sont chers : la moto, le rock
and roll, les copains, le sport, sans oublier les fameux personnages qui ont
fait sa célébrité, Lucien ou Momo le coursier. Ces « crobards », comme il aime à les appeler, ont été griffonnés sur un coin de page lors d’une conversation téléphonique, consignent ses inspirations graphiques du moment ou sont le fruit de véritables recherches pour ses albums. Extirpés des tiroirs de son atelier, ces croquis ont pour vocation de dévoiler de la manière la plus authentique les coulisses du travail de l’artiste. En plus : des pages inédites d'une aventure de Lucien encore jamais publiées !
C
omme pratiquement tous les auteurs de bande dessinée, Frank Margerin est un «crobardeur» et noircit en permanence des carnets. Petits dessins détentes, embryons d’idées pour une histoire en gestation, recherches d’attitudes ou de dédicaces faciles à réaliser, etc., ces illustrations lâchées n’ont pas à vocation à être publiées ou mêmes vues par le grand public. Pourtant, comme le sont les manuscrits successifs d’un romancier ou les études d’un peintre, ces travaux sont à la base de futures œuvres. Il est donc intéressant, autant pour le fan que l’exégète, d'avoir la possibilité d'y jeter un œil pour mieux comprendre le travail de son artiste préféré.
Pour Dans les petits papiers de Margerin, le grand prix du festival d’Angoulême 1992 a généreusement ouvert ses archives à Céleste Surugue et aux éditons Robinson. Classés thématiquement autour des goûts bien connus (moto, musique, bistrot, etc.) du dessinateur, ces crayonnés plus ou moins aboutis proposent une balade à travers une bibliographie marquée par l’humour et le quotidien. Lucien et ses potes s’y taillent évidemment la part du lion, avec, entre autres, le rough complet d’une histoire jamais finalisée. Outre le plaisir de pénétrer les coulisses, il est également très amusant de découvrir au fil des pages des éléments ou des simples détails utilisés ici et là dans des récits parus au fil des ans. Dommage cependant que l’accompagnement de ces croquis se limite à quelques commentaires laconiques et totalement triviaux. Une introduction ou un dossier, voire un entretien, auraient certainement rendu l’ouvrage plus percutant. Une occasion manquée à corriger dans une éventuelle monographie ?
Du trait, des crayonnés et un peu d’encre, Dans les petits papiers de Margerin se limite à montrer la substantifique moelle du métier de dessinateur et rien d’autre. Les passionnés seront ravis de scruter l’énergie, les hésitations et les repentirs d’un des auteurs les plus sympathiques du Neuvième Art. Pour les autres, mieux vaut se tourner vers un album existant, l’expérience ne sera que plus enrichissante.