Résumé: « Je travaille dans l’image au sens large, dans la mise en scène… Quand je fais de la bande dessinée, on me dit que chaque case est un tableau. Quand je fais de la peinture, on me dit que chaque toile à l’air d’une case agrandie… ».
Grand amateur de voyage, Loustal est un croqueur impénitent qui remplit sans discontinuer carnet après carnet. Et si ses héros sont urbains ou fréquentent plus souvent les piscines des demeures luxueuses de Los Angeles, son regard particulier préfère en Turquie la nature pelée à la basilique Sainte Sophie ou sur les îles de Lérins la côte déchiquetée plus que l’abbaye.
Plongez dans la nature profonde de son univers poétique...
E
n cent vingt-huit pages de dessins, croquis et peintures, Loustal croque quelques coins encore sauvages (ou presque) de la planète. Des instantanés souvent idylliques, car l'artiste aime les îles au climat chaud. Sans autre thématique que celle des belles images, ce carnet nature, au contenu contemplatif et reposant, mélange les genres et fait se côtoyer de grandes compositions panoramiques au rendu léché et de petits crobards griffonnés au détour d'une balade. Tout cela est bien joli, mais manque drastiquement de corps.
En effet, le lecteur est entraîné dans une course folle à travers le globe, et il passe, d'une page à l'autre, de la Méditerranée au Pacifique, pour se retrouver en Bretagne un peu plus loin. Si le dessinateur peut faire ainsi tout l'étalage de son talent, le résultat se révèle néanmoins rapidement vain. Le vrai voyageur prend son temps, cherche à comprendre son environnement et à faire des rencontres. À la place, ce recueil ne propose que des cartes postales esthétisantes. Reste la douceur d'un coucher de soleil sur une plage des Seychelles...