Résumé: Durant ses voyages répétés à Séoul — pas moins de quatre longs séjours entre 2014 et 2017 —, le duo Icinori a été témoin de l’impressionnante réactivité et de l’énergie mordante d’un peuple ordinaire et volontaire, discipliné et travailleur, épicurien et créateur. Le tour de force de Raphaël Urwiller et Mayumi Otero, les deux âmes d’Icinori, est d’avoir pris le juste recul pour mieux capter le pouls de la capitale, en (re)plongeant dans ses us et coutumes et ses arts vivants, dans ses strates historiques et ses interstices du quotidien. Icinori dessine avec moult détails ce qui fait battre le cœur de la ville : le tempo de l’habitant, la rue en mouvement, les festivals, les commerçants, le shopping élevé au rang de religion à Myeong-dong, les salons de chirurgie esthétique, la street food — affriolants odeng, mandu, tornado potato, gimbap ou gâteaux hotteok.
On danse sur la K-pop. Et partout, ces inévitables jarres de kimchi aux effluves acides que charrie l’air du métro dès huit heures du matin. «Séoul est une ville organique, à l’énergie créative frappante, graphiquement très élégante. En témoignent la force du design, la signalétique, les signes et typologies de formes — cercles, triangles et autres géométries — d’une grande maturité. Le bon goût y est partout, parfois un peu foutraque mais généralisé. Elle est un mélange de baroque et de moderne. Un miracle d’éphémère et d’élégance.»