Résumé: Carter et Belzoni mettent la touche finale à la décoration de Noël des bureaux d'A.D.A., l'agence d'investigations qu'ils viennent de fonder, quand une cliente se présente. La pulpeuse inconnue est l'épouse du professeur Jones, un éminent spécialiste des civilisations précolombiennes. Son mari a mystérieusement disparu alors qu'il cherchait le tombeau de Cuauhtémoc, le légendaire dernier empereur Aztèque. Les deux archéologues partent à sa recherche, mais à peine ont-ils atterri à Mexico que Belzoni disparaît à son tour…
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arter et Belzoni sont les deux responsables de l'Antique Detective Agency (A.D.A). Alors qu'ils décorent leur bureau pour les festivités de Noël, une charmante et pulpeuse cliente fait son entrée. Epouse d'un spécialiste des civilisations précolombiennes, le professeur Jones. Elle s'adresse à nos deux détectives car son mari a mystérieusement disparu lors de ses recherches du tombeau de Cuauhtémoc, empereur Aztèque. Sous le charme, ils acceptent de l'aider.
A.D.A. est certes une série actuelle qui sent bon les années 50 et pas uniquement parce que l'action se déroule à cette époque, mais parce que tout s'y rattache. Il s'agit d'un bon vieux polar dont l'histoire est en prise directe avec la fin de la seconde guerre mondiale, avec les inévitables femmes aussi mystérieuses que pulpeuses. Les deux héros, au verbe et à la gâchette faciles, démêlent une intrigue bien différente de celle pour laquelle ils ont été engagés. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour créer l'ambiance de cette enquête bien agréable. Régis Hautière joue habilement avec tous les poncifs du genre qu'il retranscrit avec talent.
Il faut pourtant reconnaître que le plaisir de cet album est avant tout visuel. Antonio Lapone, à l'instar des tendances actuelles, a choisi comme style la fameuse «ligne claire » lancée par Hergé. Pourtant, ici le dessinateur se rapproche plutôt d'un autre maître de cette ligne : Yves Challand. On pourrait également citer Berthet dans les sources d'inspirations de Lapone, mais ce serait superflu car il a su développer son propre style et remettre au goût du jour ce genre si particulier. A cette réussite visuelle, il ne faut pas oublier le travail de Cristina Stella qui joue avec sa palette de couleurs pour retranscrire avec justesse cette ambiance d'après-guerre et mettre en valeur le travail du dessinateur.
A.D.A. est une très bonne initiative des éditions Paquet qui réussisent là le pari d'un style un peu oublié mais au charme indéniable.