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ormis leurs origines nobles, rien ne semble rapprocher Faust, quatrième rejeton de la famille Clarens, et Eiri, le deuxième fils des Lorens. L’excentricité et le peu de respect des convenances du premier en font une relation à éviter pour le second, tellement parfait et affable. Leurs routes finissent cependant par se croiser, lorsqu’un soir, après une réception campagnarde, Eiri sauve de la noyade l’un des compagnons de voyage de Clarens. Si ce dernier n’exprime guère sa gratitude, le jeune Rick, lui, offre au cadet des Lorens une de ses créations en papier. Ébahi par la beauté du cadeau reçu, l’aristocrate aimerait bien en savoir plus sur les talents du garçon, mais aussi découvrir ce qui se cache vraiment derrière la réputation si sulfureuse de Faust. Le hasard ou d’heureuses coïncidences vont bientôt lui permettre de côtoyer l’étrange équipage de son pair, malgré les craintes de son majordome Yoneda quant aux conséquences d’un tel rapprochement.
Après s’être frottée à la mythologie grecque dans Olympos, Aki met en scène deux jeunes nobles que tout paraît opposer. Entrant rapidement dans le vif du sujet, elle amène tout aussi vite ses protagonistes à une première confrontation, avant de multiplier les occasions de rencontres au gré d’incidents amenés avec beaucoup d’humour. Ce côté comique s’avère d’ailleurs omniprésent, que ce soit à travers les emportements des intendants de Faust et Eiri ou les étourderies de Rick. Pour autant, celui-ci ne masque pas entièrement le sérieux d’autres éléments, à savoir l’importance du paraître ou encore le poids des convenances dans une société très hiérarchisée.
Tout en prenant le temps de développer les personnages, la mangaka ne manque pas de faire avancer l’aventure. Dans le deuxième volet, en particulier, elle confère une tournure un peu policière au récit, ses héros devant faire face à une demande un peu trop embarrassante pour ne pas investiguer plus profondément. Cela lui offre en outre le prétexte d’approfondir l’intrigue autour du mystère entourant les talents manuels du cadet de la joyeuse bande. Enfin, le dessin expressif d’Aki enrobe agréablement le tout grâce à son trait fin et délicat, au soin apporté aux tenues vestimentaires, ainsi qu’à sa mise en page dynamique.
Les deux premiers volets d'A. D. Angel's doubt constituent une rafraichissante et plaisante entrée en matière. Une petite douceur à goûter pour les amateurs du genre.