Résumé: Le 25 octobre 1792, en pleine terreur révolutionnaire, Jeanne Jugan naît à Cancale. Elle est le cinquième enfant du pêcheur Joseph Jugan. Sa mère, Marie Horel, est très inquiète lorsque son mari s’en va, comme la plupart des Cancalais, sur les bancs de Terre-Neuve pour la grande pêche. Elle ne soutient pas les révolutionnaires qui ont guillotiné le roi. De leur union naissent sept enfants, dont trois meurent en bas âge. Jeanne a à peine 4 ans lorsque son père disparait en mer. Sa mère l’élève dans la foi chrétienne malgré les persécutions de la Révolution.
A l’âge de 15 ans, elle entre au service de la vicomtesse de la Chouë à Saint-Coulomb comme aide-cuisinière. En 1810, un jeune marin la demande en mariage. Elle décline cette demande : « Dieu me veut pour lui. Il me garde pour une œuvre qui n’est pas connue, pour une œuvre qui n’est pas encore fondée ». En 1817, elle quitte Cancale pour Saint-Servan (Saint-Malo). Elle entre à l’hôpital du Rosais. En 1823 à cause d’une trop grande fatigue, elle entre au service d’une dame pour visiter les nombreux pauvres de la paroisse. Jeanne obtient son affiliation au Tiers-Ordre des Filles du Sacré-Cœur et commence à recueillir des personnes âgées. Une petite communauté se forme, mendiant pour le pain de chaque jour. Le nom de « Servantes des Pauvres », puis « Petites Sœurs des Pauvres », est adopté.
Jeanne Jugan en est élue, dans un premier temps, la supérieure religieuse. En 1846, elle fonde deux nouvelles maisons à Rennes et à Dinan. D’autres maisons sont ouvertes partout en France. Les dernières années de Jeanne Jugan se passent parmi les novices de Saint-Pern, entre Rennes et Dinan. Elle y meurt le 28 août 1879.
Elle est béatifiée en 1982 par Jean-Paul II, puis canonisée le 11 octobre 2009 par Benoît XVI. Actuellement, dans 200 maisons dispersées en Bretagne et à travers le monde, environ 2500 « Petites Sœurs des Pauvres » accueillent des personnes âgées sans ressources. Ainsi, elles poursuivent la démarche de Jeanne Jugan.
Une bande dessinée raconte aujourd’hui l’existence de Jeanne Jugan. Elle est l’œuvre du scénariste et dessinateur Didier Chardez. Né à Verviers en Belgique, Didier Chardez réalise une large part de sa carrière dans la BD humoristique sous le pseudo Didgé. Après avoir notamment travaillé au journal Tintin, il réalise chez Casterman sous son vrai nom la série La Malédiction d’Edgar avec le romancier Marc Dugain au scénario. Il dessine également, aux éditions du Triomphe, une bande dessinée dénonçant la dictature communiste (Le mur – Berlin 1961-1989).
Didier Chardez ne connaissait pas le personnage de Jeanne Jugan avant de commencer cette œuvre. Il avoue être séduit par Jeanne : « les gens qui font de grandes choses, tout en restant dans l’ombre, me touchent beaucoup ». C’est en effet une bretonne qui ne se laisse absolument pas intimider par les difficultés qu’elle rencontre. Pour dessiner cet album, Didier Chardez ne s’est pas rendu en Bretagne mais a travaillé à partir de photographies. Il a également modélisé en 3 D le portrait de Jeanne.
Avec cette œuvre soigneusement illustrée, Didier Chardez a reçu le Prix Médias Catholiques de la Bande Dessinée.