V
ioline, désormais âgée de seize ans, a bien compris comment profiter de son pouvoir. Un peu de triche et une bonne dose de chantage, c’est super pratique de savoir ce que pense vraiment les gens. Sa mère, un peu inquiète des manières de sa fille, tente de lui changer les idées en l’emmenant à l’hôpital où son don pourrait être utile afin d’en apprendre un peu plus à propos d’un petit patient frappé de tétanie. Rapidement, l’ado devine que sous ce silence se cache beaucoup de détresse. La situation se complique quand de mystérieux individus enturbannés font leur apparition et essayent d’enlever le garçonnet et que celui-ci profite de la confusion pour se carapater à son tour. Violine se met immédiatement en piste !
Dix ans après La Maison Piège (chez Dupuis), Tronchet donne sans le dire explicitement une suite aux aventures de Violine aux éditions Casterman. Pour ce retour inattendu, après Fabrice Tarrin et Jean-Marc Krings, il confie les illustrations au Baron Brumaire. Si le temps a passé et une partie de l’équipe a changé, l’esprit mêlant aventure débridée et humour bon enfant est heureusement resté le même. Une héroïne pétillante et délurée, une course-poursuite avec des méchants tout droit sorti d’un album de Jean-Michel Charlier de la grande époque, le créateur de Raoul Fulgurex a imaginé un scénario hommage à une certaine bande dessinée jeunesse classique. Les situations abracadabrantesques se succèdent, les gags pleuvent et les protagonistes foncent derrière un MacGuffin plus spieberlgien qu’hitchcockien. L’ensemble se montre frais, drôle et sans autre prétention que celle d’offrir un bon moment de lecture divertissante.
Le style lâché du Baron Brumaire s’avère à la hauteur de ce récit pétulant. Les plus observateurs y retrouveront peut-être une façon de faire qui n’est pas sans rappeler le Marc Wasterlain des débuts de Docteur Poche. Par contre, ceux qui recherchent la précision et le souci du détail seront peut-être déçus. Le dessinateur mise sur la fluidité et le mouvement pour rythmer la narration. Sur ce plan, le résultat est plus que probant, même si c’est évidemment au prix d’un certain relâchement au niveau des personnages, particulièrement leurs visages.
Reboot dans la continuité puisque l’histoire reprend pratiquement là où elle s’était arrêtée, Le sommeil empoisonné, premier tome d’une trilogie, ouvre un nouveau chapitre d’un titre attachant.