Le 17/11/2024 à 05:35:36
Bon, à titre personnel: Je n'ai rien compris! Si le dessin est exceptionnel et transcrit bien la lourdeur et la douleur de ce Berlin post-apocalypse de la fin de la deuxième guerre mondial, le scénario m'a totalement perdu. Qui est ce (pseudo) photographe? Pourquoi l'armée américaine s'intéresse-t-elle à lui? Le contenu de cette 3ème Kaméra, ce sont ces quelques clichés banaux qui font "pschiitt" dans l'album tellement ça semble quelconque? Et cette fin? Ca veut dire quoi? Rajoutez à cela des scènes gore dont on peut se demander l'utilité voire la véracité historique. La couverture attire bien l'oeil pour provoquer l'achat, mais à l'intérieur pas mal de déception.Le 13/11/2024 à 13:37:27
Grosse sortie de ce tunnel éditorial annuel chez Glénat, la 3eme kamera a été teasé depuis plusieurs mois avec différentes variantes de la (très réussie) couverture, prélude aux trois éditions en vente (dont une NB avec la désormais malheureuse habitude de doubler le tarif pour les éditions sans couleur...). Communiqué comme l'album des auteurs des (excellents) Ballade du soldat Odawaa et La Bombe, ce one-shot doté d'un très fourni livret historique est plutôt à mettre en parallèle avec le tout aussi excellent Seules à Berlin, dont il partage la noirceur. Car il y aune petite confusion dans cette BD qui traite bien plus du chaos humain dans le Berlin de l'immédiat après-guerre que de cette quête d'archives historiques. Il vaut donc mieux être prévenu pour éviter une déception. L'intrigue tortueuse menée par Cedric Apikian garde bien pour fil rouge l'un des photographe des PK mais ce qui intéresse les auteurs reste la chronique noire d'un chaos où seule la survie compte et où toute morale a disparu alors que subsistent quelques vestiges humains revanchards du glorieux Reich. L'aspect documentaire sera excellement fourni par les pages historiques en fin d'album mais plus sur le modèle d'un bonus DVD que véritablement structurant de l'histoire. Cette dernière s'attache plus à l'affrontement feutré entre les services de renseignement militaire affairés à capturer les milliers d'anciens nazis disparus dans la débâcle et un ancien officier qui n'a pas dit son dernier mot et utilise le tas de gravât qu'est Berlin pour mener ses petites combines et assassiner un soldat par-ci par-là. Et Berlin est peut être le personnage principal de l'album, ou du moins ses occupants, pauvres âmes qui se remettent à peine de la fin d'un monde. Le dessin assez classique de Denis Rodier a toute sa force en posant ses encrages profonds dans des décors redondants qui n'aident pas à habiller l'image mais que le dessinateur, plein de professionnalisme, sait varier dans sa mise en scène en usant de cadrages très larges voir de pleines pages au découpage déconstruit. C'est ainsi une véritable prouesse graphique que de parvenir à donner une vraie dimension graphique à un album au contexte très pauvre en possibilités. Aidé par le script de son scénariste, le dessinateur québécois développe joliment ses personnages de soldats et de rescapés en aérant un peu la pesanteur du propos. Les limites de son trait rendent en revanche parfois compliquée la distinction de certains personnages dans une histoire où l'identité du photographe est un des mystère qui perdure jusqu'à la dernière page. Surprenant tout au long de la lecture, La 3eme Kamera se trouve plutôt mal titré sur cette confusion originale. N'hésitant pas dans la noirceur, le scénario sait apporter des moments de fraicheur en suivant ces soldats joviaux pris dans une menace qu'ils ne perçoivent pas. Plutôt nihiliste au final, l'album est une excellente description des conséquences immédiates de la guerre pour les allemands et vous permettra de vous documenter sur le thème des archives de guerre que les auteurs n'auront malheureusement pas complètement réussi à intégrer à leur histoire. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/11/11/la-3eme-kamera/Le 23/10/2024 à 22:19:13
Je n'avais pas participé, bien que l'ayant lu, à l'emballement médiatique autour de "la bombe", illustré par Denis Rodier. Pourtant, là j'ai cédé à l'achat de "la 3ème Kaméra", dans sa version noir & blanc, qui a retenu toute mon attention. Nous avons ici un album qui retrace avec un certain réalisme, la situation de Berlin lors de sa chute en 1945. Tout y est, le trafic, , les russes triomphateurs de la Chancellerie, les Américains à la recherche de nazis en fuite, les prémices du procès de Nuremberg, sur fond d'un désordre dans l'ex capitale du III Reich où russes, américains et allemands se disputent les décombres d'un Empire qui devait durer 1000 ans. Avec cette histoire de recherche d'appareil photographique , les auteurs nous offrent une histoire où l'histoire avec un grand H rejoint l'intrigue développée dans cet album; D'ailleurs le dossier présent en fin de l'album, vient corroborer ces dires. Le scénario est habile, et m'a fait parfois songer au film "Usual suspect", Les auteurs, en outre, jouent avec nos nerfs en mettant en scène de nombreux personnages, dont les destins vont parfois se rencontrer. Cet album est un puzzle savamment illustré par Rodier, dans cette édition noir et blanc , qui rend encore plus crédible l'atmosphère d'un Berlin dévasté de 1945. Entre reportage, fiction et Histoire, les auteurs nous entrainent dans un Berlin où insécurité et désordre , tel que l'on ressent dans le livre "Une femme à Berlin", règnent par exemple. En tout cas, cet album mérite toute votre attention, tant sur le plan scénaristique que graphique.BDGest 2014 - Tous droits réservés