Centaurus 3. Terre de folie

L es bonnes résolutions du 1er janvier, les autoroutes classées rouges lors du fameux chassé-croisé entre juillettistes et aoûtiens, l’anniversaire de Tata Germaine, le dernier Léo & Rodolphe : chaque année est ponctuée de ces repères réguliers qui rassurent et angoissent à la fois. Des habitudes, qui, sous le couvert de la tradition, rythment notre quotidien, sur Terre comme sur la lointaine Vera. Des mystères, des créatures extraordinaires et dangereuses, une machination intergalactique et des sentiments toujours aussi sur-joués ..., la routine de cette série pilotée en automatique continue étrangement à intriguer et à séduire.

En effet, il est difficile de trouver ne serait-ce une idée ou une situation nouvelle dans Terre de folie. Les scénaristes se limitent à ressasser la recette qui a fait leur succès. Des adeptes du minimalisme de l’écriture ou des expérimentateurs oubapesques Léo et Rodolphe ? Que nenni ! Simplement des artisans raconteurs suffisamment talentueux pour bricoler une saga improbable, mais terriblement efficace. Car oui, l’album est prenant et haletant. De plus, arrivé au troisième volume, de nombreux rebondissements et moments chocs parsèment cette double aventure ; l’enquête dans le vaisseau spatial et l’exploration au sol forment deux voies narratives encore très distinctes, du moins pour l’instant. En résumé, un bon moment de lecture, tandis que les inévitables révélations se dessinent déjà.

Zoran et Jr. Janjetov se sont également pris au jeu et rendent une copie impeccable. Certes, si le rendu général est un peu froid et les personnages figés, le résultat final se montre totalement abouti. Depuis Terre promise, le dessinateur démontre qu’il a réellement pris ses marques, tandis que le coloriste se déchaîne (les scènes sous la canopée sont particulièrement impressionnantes). La fusion entre le récit et les illustrations s’avère quasi-parfaite.

Comme prévu, pas d’inattendu et beaucoup de classicisme, Centaurus rassasie tous les appétits. La bûche pure beurre est évidemment un peu lourde à digérer, mais tellement bonne à dévorer.

Moyenne des chroniqueurs
6.0