Les trois Grognards 2. Suite autrichienne

A u revoir Boulogne, bonjour la Moselle ! En ce mois de septembre 1805, les plans secrets de la première mission sont tombés à l'eau, littéralement. Honoré Dimanche a pu néanmoins démontrer son efficacité. Pour destituer le Petit Corse, une autre stratégie est donc mise en place : l'espion malgré lui devra remettre au général autrichien Mack une missive lui intimant de quitter Ulm pour Vienne, au plus vite. Un plan sans trop de risque en apparence, mais dans l'équation a été oubliée une variable : le soldat Félicien Pépinet et son indécrottable maladresse...

Régis Hautière (La guerre des Lulus) met sur le devant de la scène un trio improbable : un évadé récidiviste en sursis, un gringalet à l'idéalisme naïf et un colosse soupe au lait mené par son estomac. Les péripéties rocambolesques s’enchaînent sans perdre une once de cohérence. L'humour tarte à la crème, loin de virer à l'aigre, conserve toute sa saveur. La part de mystère entourant les commanditaires du sabotage est gardée bien au chaud, ne semant que quelques miettes. Préservant un fond historique solide, l'aspect humoristique est nettement plus développé, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Frédéric Salsedo (Rattafia) apporte aussi une touche comique indéniable grâce à son trait, simple dans sa forme, qui allie réalisme et caricature. Par rapport au tome précédent, une évolution subtile est constatée : un rendu plus brut, des gags visuels plus présents et une absence d'encrage dans les seconds plans qui crée de la profondeur.

Les trois grognards ou du rififi dans l'armée de Napoléon. Voici un récit enlevé et enjoué, du divertissement cent pour cent pur jus, efficace grâce aux rebondissements décalés et ses personnages contrastée sur fond d'Histoire authentique. Bonne humeur en perspective.

Moyenne des chroniqueurs
7.0