L'exécuteur 2. La Confession

L e jeu : une cible contre une autre et que le meilleur gagne. Des «champions», professionnels du crime d'origines diverses, sont lâchés sur un terrain spécialement choisi et tenus d'éliminer (un doigt ou la vie) l'adversaire. La récompense ? Un beau pactole. Qui paye ? Des nantis très friands d'excitation morbide. Harry pensait en avoir terminé avec ces parties de chasse malsaines. Après s'être débarrassé non sans dommages de son commanditaire, sa «voix», l'ex-mercenaire se réveille dans un hôpital au nord de New-York, une rousse inconnue à ses côtés. Elle lui explique qu'un fervent admirateur, le sénateur Albert Jacklin, souhaite lui soumettre une proposition : un an de travail à son service, généreusement rétribué, puis la liberté avec une autre identité. L'exécuteur n'a pas le choix: il a besoin de cash pour se faire une nouvelle vie, en même temps, c'est ce qu'il fait de mieux. Mais l'excès de zèle risque bien de faire peur à ces messieurs aux poches bien garnies. Attention Harry, ils veulent une marionnette, pas une machine à tuer.

Dans ce deuxième tome, John Wagner (Judge Dredd) déracine son tueur britannique pour l'emmener aux Etats-Unis. Il ajoute également une touche féminine avec la jolie Cora, et, celle-ci ne sera pas prétexte à des scènes romantiques. En effet, elle se révèle aussi manipulatrice que ces gros bonnets qui n'esquissent aucun scrupule et utilisent le pouvoir de l'argent pour assouvir leurs perversions. Quant à Harry, c'est un personnage complexe et ambigu, par conséquent, relativement intéressant. Le scénariste reste concis sur son héros atypique, laissant le lecteur juger l'homme par ses actes, évitant ainsi une narration bavarde et explicite. La mise en scène éminemment visuelle laisse les image s'exprimer, la tension devenir communicative.

Arthur Ransom possède un style hyper-réaliste. Minutieux dans les détails et respectueux des atmosphères, l'artiste retranscrit avec talent les différents décors des USA (désert ou ville, neige ou Bayou). L'encrage très présent, les hachures et les aplats de couleurs unies projettent les mirettes dans l'ambiance des films seventies. Le cadrage et le découpage contribuent à distiller un effet cinématographique, améliorant l'immersion.

Un thriller esthétique percutant et rugueux qui explore le versant obscur de l'âme humaine. Une dernière partie est prévue, ce qui ne se refuse pas !

Moyenne des chroniqueurs
7.0