Nowan 1. Pour l'amour de l'art

Q uand les Cro-Magnons enluminèrent leurs grottes, Nowan était là, quand Léonard peinturlura La Joconde aussi et, quand Munch mit sa douleur sur la toile, il traînait dans les parages. Un artiste oublié le gaillard ? Non, pas vraiment, plutôt un guide maladroit qui se balade à travers les âges pour raconter les chefs-d’œuvre de l’Humanité.

Anti-manuel d’histoire de l’art, Nowan permet à Téhem de faire le farfelu sous le couvert d’une mission éducative pleine d’érudition (la sienne d’érudition, pas celle de l’Institut). Reprenant le principe d’Il était une fois l’homme, il anime un trio de personnages aux rôles interchangeables d’un siècle à l’autre pour exposer l’origine (souvent fumeuse) de quelques peintures ou autres sculptures célèbres, bien réelles pour le coup. Ces petites histoires amusantes vont dans tous les sens et ne s’encombrent pas de réalisme ou de toute forme de sérieux. Pourtant, contre toutes attentes, elles fonctionnent parfaitement. L’universalité des pièces présentées et la créativité débridée du scénariste (une pizza crue serait à l’origine du Cri d’Edward Munch, tandis que le cubisme est la conséquence d’un poêle à bois mal calé) font immanquablement mouche. Le ton est frais et l’humour contagieux !

Graphiquement, malgré le petit format de l’ouvrage, le résultat s’avère d’une grande lisibilité. Simples sans être simplistes, les décors et tout l’habillage historique sont clairement reconnaissables. De plus, même si le dessinateur ne cherche pas la facilité en multipliant scènes urbaines très chargées et autres moments d’action effrénée, le découpage se révèle particulièrement « carrée » (comme dirait Piet Mondrian) et au point.

Une ambiance de course d’école remplie de rigolades et de gags énormes, un soupçon de culture (quand même), les tribulations de Nowan font du bien aux zygomatiques, autant ceux des plus jeunes que ceux de leurs gardiens.

Moyenne des chroniqueurs
6.0