44 après Ronny

G rand-père est gâteux et il ne peut plus rester à la maison. À la veille de son départ pour l’hospice, toute la famille se réunit. Notamment Stéphane, pour qui la vie a toujours été douce, et son frère, Georges, qui a tout raté et demeure maintenant avec ses parents. Puis il y a Reggie, le voisin un peu simple d’esprit. Deux jours durant, tous se rencontrent, s’affrontent, se déchirent et se réconcilient. Chacun y joue le rôle qu’on lui a attribué, mais derrière les façades il y a les mensonges et les demi-vérités.

Avec 44 ans après Ronny, Michaël Olbrechts propose un huis clos familial à la campagne. Le récit ne prend cependant jamais vraiment son envol. Pendant plus d’une centaine de pages, le lecteur espère un rebondissement susceptible de justifier cette chronique, mais rien de significatif ne se produit. Cet album en est finalement une sur la banalité du quotidien, ou peu s’en faut. Après tout, pourquoi pas.

L’auteur porte également la casquette de l’illustrateur. Son dessin, un peu brut, n’est pas inintéressant. Ses personnages se situent entre l’expressionnisme et la caricature. Les décors sont pour leur part beaucoup plus réalistes, les habitations, vues de l’intérieur ou de l’extérieur regorgent de détails et rendent bien l’esprit de ces petits villages un peu hors du temps. Le découpage est assez sage, généralement trois bandes composées de deux ou trois cases assez grandes.

On dit que les gens heureux n’ont pas d’histoire ; parfois, les malheureux n’en ont pas non plus.

Moyenne des chroniqueurs
6.0