Les prométhéens 3. Le Fils prodigue

A pollon, alias Solstice Solican, est finalement retrouvé sain et sauf sur une plage. Son mutisme obstiné n'empêche pas l'inspecteur Dito de vouloir faire la lumière sur le massacre de l'hôpital à New-York, spécialement après le décès de sa collègue. Les indices qu'il récolte dans un hangar désaffecté indiquent clairement l'intervention de forces mystérieuses et éminemment dangereuses. Parallèlement, Thymos poursuit son oeuvre de vengeance et accumule les cadavres. Sa stratégie de diviser l'adversaire pour mieux imposer son règne de la terreur fonctionne. La riposte viendra t-elle des Moïres et de leur association avec le hacker Vendel ? Ou de la découverte dans le tombeau d'Asclepios par Athena ? Ce qui est sûr, c'est que la bataille risque de se révéler mortelle... même pour les êtres divins.

Dans le troisième tome de cette saga mythologico-contemporaine, les humains et les dieux se rejoignent pour mieux s'opposer. Des alliances se constituent, des traîtrises se fomentent et bien malin qui pourra dire à ce stade comment cela va se terminer. Cependant, des pistes se dessinent, des personnages se détachent du lot. Tant mieux car ils sont nombreux ! Les rebondissements et révélations maintiennent le suspense à un haut niveau.

Henscher et Emmanuel Herzet n'ont pas trop de deux cerveaux pour tisser cette intrigue complexe et terriblement audacieuse. Le lecteur a tout intérêt à rester concentré pour ne pas se perdre dans le labyrinthe de l'histoire car chaque terrain d'action a son importance, chaque protagoniste son épingle à tirer. Néanmoins, le jeu en vaut la chandelle car l'intelligence du scénario fait frétiller de plaisir les neurones, captivés. Des indices visuels et plusieurs clins d'œil disséminés en référence à la Mythologie pimentent la lecture. La violence reste bien dosée, dans les dialogues tostéronés et dans les scènes mouvementées. Le rythme est soutenu, l'ennui ayant été relégué aux oubliettes depuis le début. La dernière planche est un modèle de twist avec l'entrée d'une actrice au potentiel alléchant.

Les planches d'ouverture, puissantes, en disent long sur la qualité du trio en charge du graphisme. Habitués de l'univers comics, Rafa Sandoval, Jordi Tarragona et David García Cruz (couleurs), s'en donnent à cœur joie. Leur sens de la mise en image, du détail et du rythme est impressionnante : ça bouge, ça virevolte, mais tout est fluide, très lisible, les yeux n'ont pas le tournis. Les angles de vue pertinents amènent le regard au plus près de l'action.

Le mélange des genres rend inclassable cette série mais qu'importe, cela fonctionne à 100 %. Deux épisodes sont prévus pour assembler les pièces de cette fresque et entrevoir un final qui, si la qualité se maintient, s’avérera explosif.

Moyenne des chroniqueurs
7.0