A nos amours 1. Tome 1

J ean-Paul Nishi est japonais, Karen, sa femme, française. Ils habitent tous les deux à Tokyo avec leur fils. Ils s’aiment, ils sont heureux et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et leur petit appartement. Mais se comprennent-ils vraiment ? Bienvenue dans un foyer biculturel plein d’humour !

Petit précis de savoir vivre à la française destiné à un public nippon curieux d’exotisme mêlé d’un journal de bord d’un père au foyer, À nos amours pioche à gauche et à droite anecdotes et autres particularités culturelles. L'ensemble forme un gentil melting-pot édité sans trop de logique et, heureusement, doté de beaucoup d’esprit. L’art de la bise (à qui, combien, mais pourquoi donc ?) côtoie les premiers changements de couche et autres considérations sur la consistance des crottes du petit dernier. Passé le côté burlesque de voir les habitudes occidentales passées à la moulinette cérébrale japonaise, l’ouvrage se révèle néanmoins passablement creux et guère original sur la longueur. Le couple est cependant sympathique et leurs tribulations amusantes, spécialement pour les lecteurs qui auraient déjà affronté un long moment de solitude après quelques impairs lors d’une soirée chez l’ambassadeur.

Au niveau graphique, pas de doute, c’est bien de manga qu’il s’agit. Nishi mêle une approche schématique simplifiée à des compositions léchées ultra-réalistes au fil de son propos. Le résultat est avant tout efficace et même espiègle, quand, par exemple, il ajoute moult lignes de force pour montrer la vitesse à laquelle son enfant se déplace. L’album ne touche pas au génie, mais la lecture est aisée et souvent très surprenante, comme ces diagrammes à choix multiples destinés à déchiffrer les modes de fonctionnements sociaux hexagonaux.

Tour à tour touchant, comme le sont tous les jeunes parents face à leur progéniture, et désarçonnant quand il s’agit de se confronter aux pratiques barbares des taxis parisiens, À nos amours ne réinvente pas le fil à couper le tofu, mais offre un aperçu (très succinct) de ce que peuvent être nos usages vus à travers les yeux d’autrui.

Moyenne des chroniqueurs
6.0