Harmony 2. Indigo

H armony devait mourir d’une dégénérescence neuronale, mais le traitement mis au point par le professeur William Torres l’a sauvée. Tout irait pour le mieux si des effets secondaires pour le moins curieux n’avaient accompagné cette guérison et suscité un intérêt qui dépasse maintenant le simple cadre scientifique pour devenir militaire…

Avec Memento, le lecteur avait quitté la jeune héroïne, en pleine nuit, épuisée après une performance télékinésique dévastatrice. Dans Indigo, il retrouve Harmony, six ans auparavant, alors qu’elle découvre ses capacités hors du commun.

Après avoir installé son sujet, Mathieu Reynès se devait de répondre aux attentes suscitées en janvier dernier. Si l’essai peut être de toute beauté, la transformation n’en est pour autant jamais acquise et l’exercice demeure toujours délicat, pour ne pas dire périlleux. Dans le cas présent, il est désormais réussi et de belle façon. Il en est ainsi d’un graphisme qui sait capter l’attention des plus jeunes tout en donnant aux plus vieux l’expressivité que requiert un peu plus de maturité. Mais il ne s’agit pas seulement d’un dessin bien en place ou d’une mise en couleurs informatique toute en nuances, comme quoi l’une n’est pas forcément antinomique de l’autre ! Il est surtout question de structuration des planches, du jeu des plans et du découpage des séquences qui donnent son rythme, son sens et son intensité au récit. Ajoutons à cela un scénario des plus travaillés qui met le premier album parfaitement en perspective du second, tout en annonçant de manière subliminale le troisième et il pourra être passé sous silence une profondeur dans la psychologie des personnages rarement atteinte dans une production estampillée jeunesse !

Si Ago s’inscrit dans la veine de ses deux prédécesseurs, Mathieu Reynès se prépare là un bel avenir...

Moyenne des chroniqueurs
7.5